mardi 19 septembre 2006

Star Trek: The Next Generation


En 1987, vingt ans après la série originale Star Trek revient sur les écrans américains. Si Kirk, Spok, McCoy & co continuent leurs aventures sur grand écran, ce sont de nouveaux personnages que découvrent les téléspectateurs. Pourtant, le plaisir de retrouver l’Enterprise et ses voyages interstellaires est le même.

En juin 1969 Star Trek quitte les écrans de NBC et tout le monde pense qu’on attendra plus jamais parler de cette série qui n’arriva pas à convaincre la chaîne. Pourtant, la diffusion de la série en syndication lui permit d’acquérir un nouveau public et une aura sans cesse grandissante. Devant ce succès inattendu et la pression des fans, l’éventualité de voir renaître la série fait son chemin. Si des projets sont étudiés, des scripts écrits ce qui devait être Star Trek: Phase 2 ne verra jamais le jour. En effet alors que la nouvelle série est en développement un petit film de SF sort sur les écrans américains et change la donne. Star Wars crève l’écran et la FOX engrange des millions de dollars. La Paramount, détentrice des droits de Star Trek décide de rectifier le tir, et d’embrayer sur le succès de Star Wars avec un film Star Trek. La télé devra attendre encore un peu.
Dans les années 80, la franchise Trek s’épuise. La série originale a vieilli, l’équipage originel s’il continue à remplir les salles commence lui aussi à ressentir les effets du passage du temps. La Paramount s’inquiète pour l’avenir de sa franchise. Une seule solution lui apparaît : faire revenir Star Trek à la télé. Après avoir contacté plusieurs producteurs, la Paramount décide, à contrecœur, de faire appel au père de la franchise Gene Roddenberry.
En reprenant en main son bébé Roddenberry va pouvoir faire ce qu’il veut. Il décide de s’éloigner de l’esprit des films qu’il trouve trop belliqueux, et revient à l’exploration pacifique de l’espace. Il exhume la bible de Phase II dont il fait la base de travail pour le développement de cette nouvelle série.
Pourtant, il est hors de question de refaire une série autour de Kirk, Spok et McCoy, les acteurs sont trop âgés, et surtout coûtent trop cher. Pas question non plus de distribuer leurs rôles à d’autres comédiens, les fans qui s’inquiètent déjà du résultat ne l’accepteraient pas. Pour ne pas heurter la sensibilité des trekies, et ne pas risquer de dégrader l’aura de la série originale Roddenberry, ainsi que les deux producteurs associés imposés par le Paramount Bergman et Wright, décident de situer la nouvelle série dans le futur par rapport à la série originale. Après plusieurs hésitations il est convenu que les nouvelles aventures se dérouleront soixante-dix ans après celles de Kirk.
Il faut donc créer un nouvel équipage. Roddenberry souhaitant rendre hommage au Commandant Cousteau fait du capitaine un français, Jean-Luc Picard, homme d’une soixantaine d’année, qui à passé toute sa vie dans Starfleet, qui en respecte les règles, fin diplomate, posé, réféchiil lui adjoint un second plus jeune, plus fougueux, William T. Riker. S’ajoute à ce duo de commandement un androïde Data, seul être artificiel de son genre, un pilote aveugle qui “voit” grace à un dispositif appelé VISOR, Geordi LaForge, un médecin veuve d’un ami de Picard, Beverly Crucher, elle est accompagnée de son fils, Wesley, enfant prodige. Souhaitant féminiser l’équipage, chose qu’il n’avait pas pu faire dans la série originale, Roddenberry ajoute une femme de caractère pour chef de la sécurité Tasha Yar, ainsi qu’une conseillère, sorte de psy du vaisseau, Deanna Troi. La touche d’exotisme est apportée par Worf, premier klingon à avoir intégrer Starfleet.
Outre ce nouvel équipage c’est tout l’envirronement qui est repensé. Le nouvel Enterprise, le D, est plus imposant que son ancètre, mais beaucoup plus rond, avec des lignes moins agressives. Les uniformes s’éloignent de ceux des films, que Roddenberry trouve trop militaire, pour revenir aux “pyjamas” de la série originale. La charte graphique est entièrement repensée également.
Tout est pret pour démarrer. Il ne manque qu’un diffuseur. La Paramount echoue à trouver un network. Malgré l’aura dont bénéficie Star Trek personne ne veut de cette nouvelle série. Star Trek: The Next Generation sera donc diffusé en syndication sur les réseaux locaux. Cette diffusion avait permis de faire de Star Trek une série culte.

TNG dans ses premières saisons peine à trouver sa place. L’héritage de la série originale est tel que tous les telespectateurs la compare avec son ainée. Et la comapaison n’est pas forcement flateuse. Les premeirs scénarii sont souvent des relectures des épisodes de la série originale. les personnages manquent de charisme et d’épaisseur. La série est froide. De plus la grève des scénaristes qui se déclenche à la fin de la première saison oblige la production à utiliser des scripts écrits pour Phase II, réadaptés dans l’urgence pour couvrir les premiers épisodes de la deuxième saison.
Avant la fin de la première saison, Michelle Crosby, l’interprète de Tasha Yar, décide de quitter le navire. Pour la première fois dans le trekverse un personnage principal va mourir. En perdant son chef de la sécurité, l’Enterprise gagne un personnage plein de potentiel Worf, qui va prendre une place de plus en plus importante.
Un autre changement intervient dans la distribution intervient au début de la deuxième saison. Beverly Crucher jugée trop transparente est remplacée par le Docteur Pulaski, plus sarcastique, en gros plus proche de McCoy. Autre arrivée celui de Whoopy Goldberg dans un rôle secondaire. Malgré ces ajustements dans la distribution, un réarrangement des décors, et une redistribution des postes, Geordi devient ingénieur en chef, la série ne décolle pas vraiment. Les histoires sont convenues, peu attrayantes, et le personnage même s’ils gagnent en profondeur ne sont toujours pas très attachant.
Roddenberry quitte la production à la fin de cette saison. Bergman prend une place plus importante, et surtout Michael Piller devient un des piliers de la série. Sous son impulsion TNG va prendre son véritable essor.
Avec une équipe de scénaristes talentueux (et fans de star Trek), l’univers de la nouvelle génération va gagner en cohérence et profondeur. Picard va gagner en charisme, et en profondeur. Riker ne sera plus un clone de Kirk. Les interactions entre les personnages vont devenir une base de la série. Des personnages comme Q ou Lwaxana Troi vont apporter un peu d’humour. Les thèmes abordés vont être dignes de Star Trek, tout en restant très encrés dans la SF. Enfin, les horribles uniformes vont être remplacés.
Au cours de cette troisième saison on peut assister à certains des meilleurs épisodes de la série dont Yesterday’s Enterprise qui tourne autour d’un thème cher au trekverse le paradoxe temporel. La saison se clôt sur une première dans Star Trek: un cliffhanger. Les Borgs, nouvelle race de méchants cybernétiques se sont emparées de Picard pour l’assimiler.
La résolution de ce cliffhanger donne lieu à une bataille spatiale impressionnante pour l’époque.
À partir de la quatrième saison, l’univers trekien va gagner en cohérence. Des figures familières vont revenir, des arcs vont se développer autour de l’héritage klingon de Worf, les origines de Data et sa recherche de l’humanité, bien sur les Borgs, mais aussi la relation entre Riker et Troi, celle entre Miles O’Brien, personnage secondaire, mais attachant (à tel point qu’il deviendra un des personnages principaux de Deep Space Nine) et Keiko.
L’équipe de scénaristes maîtrise son oeuvre, et sûre d’elle elle n’hésite pas à faire appel aux figures de l’ancienne série comme Spok (Unification) ou Scotty (Relics).
Jusqu’à sa conclusion dans le très bel All Good Things... The Next Generation la qualité restera au rendez-vous de la série.

Star Trek: The Next Generation est une nouvelle incarnation de l’utopie de Gene Roddenberry mise en place dans la série originale.

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