lundi 31 mars 2008

En manque #3: D'autres séries

En discutant de mon précédent billet sur les séries qui ne se trouvaient pas sur les étagères de ma DVDthèque, je me suis aperçu que j'en avais oublié un certain nombre. Et pas des moindres.

Il était tout à fait inadmissible que je ne cite pas Hill Street Blues et St Elsewhere dans le précédent article. J'ai souvent cité ces deux séries dans les articles que j'écrivais dans une autre vie, sous une autre identité sur le site de la LTE. Ces deux séries ont, de mon point de vue, une importance capitale dans l'histoire de la télévision. Au sortir des années 70, décennies assez pauvres en matière de créativité, Steven Bochco avec Hill Street Blues, et Joshua Brand & John Falsey avec St Elsewhere ont donné un coup boost au genre. Imaginant des séries "univers", avec des trames scénaristiques s'étalant sur plusieurs épisodes, des personnages imparfaits, ces deux séries ont profondément changé le monde des séries. Elles furent l'occasion pour de nombreux scénaristes de se faire la main (Fontana, Tinker, John Massius), scénaristes qui par la suite oeuvreront sur des séries majeures de la télévision.
Hill Street Blues, et encore plus St Elsewhere, n'eurent pas l'écho qu'elles méritent en France, et ne risquent donc pas de connaitre une sortie DVD de ce côté de l'Atlantique. De toute façon, aux USA, seule la première saison de ces deux oeuvres majeures est sortie en DVD.

C'est lors d'un zapping indolent lors d'une soirée où la fatigue pesait très lourd sur mes épaules que je suis retombé sur un épisode de Un Agent très Secret(Now & Again). Cette série crée par Glen Gordon Caron (Claire de Lune) n'eut qu'une seule saison, et fut diffusée originellement le dimanche après-midi sur France2 il y a... bien longtemps. Série bouche trou donc pour le service public. Ce qui ne m'empêcha pas de la suivre chaque semaine. À l'heure où les séries des années 80 ont droit à des remakes pas forcément, de bonne facture (vous avez vu Bionic Woman, et le pilote de Knight Rider version 2008) Gordon Caron avait revisité avec originalité le thème de L'Homme qui valait Trois Milliards. Série faussement d'espionnage et de science-fiction, mais vraie série sur la famille, le deuil, l'amour, Now & Again est un OVNI télévisuel, pas aussi révolutionnaire que Clair de Lune, mais suffisamment pour dérouter les téléspectateurs. Audience catastrophique, et donc annulation à la fin de la première saison, Now & Again nous laisse sur un clifhanger qui ne connaitra pas de résolution. Hélas.
Deux fois hélas puisqu'il n'existe aucune édition DVD de la série, et dont peu de chance pour nous de la voir en V.O.

Dans l'histoire de la télévision il existe des séries miraculées. Homicide en fait partie. Cette série n'aurait jamais dû survivre à sa première saison. Pourtant, NBC, qui à l'époque n'était pas dirigée par des incapables, n'enterra pas Homicide à l'issue de la courte première saison, mais lui donna une seconde chance pour une encore plus courte deuxième saison. Et après cela, une troisième chance, et une quatrième, et une cinquième.... jusqu'à une septième saison, et un téléfilm de conclusion.
Crée par Tom Fontana, à partir d'un livre document sur la police criminelle de Baltimore (Homicide: A year on the killing streets) Homicide: Life on the street (son titre original complet) est une série policière atypique où les dialogues, qui le plus souvent ne sont pas liés aux enquêtes en cours, occupent une large place, et en font une bonne partie de son charme. À la fois réaliste dans son traitement des enquêtes et très cinématographique dans son traitement, Homicide marque l'histoire de la télévision en révélant un créateur Tom Fontana, qui oeuvrera aux destinées de Oz, monument de la télévision, mais aussi David Simon créateur d'un autre monument The Wire.
L'intégrale de la série est disponible en DVD, mais sans sous-titres français pour mon plus grand malheur.

Il y aurait sans doute d’autres séries dont je pourrais parler pour me plaindre de ne pas les avoirs, mais me l’a justement dit un ami, il faut que j'arrête de râler, et que je sois content de ce que j’ai déjà. Donc une prochaine fois, je vous parlerais de l’une des nombreuses séries qui occupent ma DVDthèque.

dimanche 30 mars 2008

Madeleine publicitaire

Quand j'étais plus jeune, ce qui remonte au siècle dernier, le dimanche soir, avant d'aller me coucher, avant de mettre fin au week-end, je regardais M6. Les esprits pervers penseront que c'était pour le film érotique, ils se tromperont. Si je restais debout tard, au risque de m'endormir en classe, ou sur les bancs de la fac, ce n'était pas pour être émoustillé par les mesdames toutes nues, mais pour regarder Culture Pub.
Puis les années ont passé, et j’ai cessé de suivre l'émission. De toute façon, à force de remaniement du format, de changement de programmation, elle a disparu de la grille de M6. Quand c'est arrivé, je ne m'en suis pas ému, je l'avais depuis longtemps oubliée.
Voilà qu'il y a quelques semaines, au hasard d'une après-midi de surf sans but précis sur l'internet, je suis tombé sur le site de Culture Pub, et j'ai retrouvé Christian Blachas en animateur de la version 2008 de l'émission. Il a suffi d'un générique, d'un phrasé, et de quelques spots de pub étrangers pour replonger dans l'ambiance de mes dimanches soir.
Dans un autre style que Arrêt sur Images, dont la renaissance sur le net doit à la mobilisation des téléspectateurs, et une volonté de l'équipe de l'émission de poursuivre l'aventure, le retour de Culture Pub est une nouvelle preuve que l'internet offre parfois une seconde chance aux émissions qui ne conviennent plus à la télé d'aujourd'hui, parce qu'elles grattent là ou ça fait mal, ou parce qu'elles ne conviennent pas aux annonceurs.
En plus, ça me permet de replonger dans ma jeunesse à peu de frais.

mercredi 26 mars 2008

Série bééééh

Le Néo Zélandais sont des gens étranges. Cette déclaration fracassante qui pourrait compromettre les relations diplomatiques entre la France et le pays des Kiwis (si jamais ce blog est lu en Nouvelle-Zélande, ce qui ne risque pas d'arriver vu qu'il est à peine lu en France) ne doit rien au hasard, ou à des préjugés raciaux. Cette déclaration fracassante c'est celle que je me suis faite en sortant de Black Sheep.
L'histoire: Dans une ferme, suite à des manipulations génétiques, des moutons deviennent carnivores, et transforment les humains qu'ils mordent en mouton-garou. Ça vous suffit comme preuve qu'il y a quelque chose de pas vraiment net dans la tête des Néo-Zélandais, ou du moins de Jonathna King scénariste et réalisateur de ce petit film réjouissant.
Assumant jusqu'au bout le côté série B de son long métrage, King signe un film référentiel, parodique, mais jamais cynique, et gore juste ce qu'il faut pour faire plaisir aux fans du genre. N'hésitant pas à étaler des litres d'hémoglobine sur l'écran, à nous offrir des maquillages de mutilation du plus bel effet, et un des effets de transformations de mouton-garou lorgnant du côté du Loup-garou de Londres, Black Sheep est dans la lignée de Shawn of the Dead un hommage au genre, respectueux, mais bien déjanté, parcouru par ds répliques qui font mouche, comme le « Je suis végétarienne» laché par une femme en train de se faire dévorer par un des moutons fous.
C'est le genre de petit film qui malheureusement n'aura qu'une audience réduite en France, pays réfractaire à ce genre de film et d'humour, mais qui mérite le détour, tant qu'il est encore dans les salles.

mardi 25 mars 2008

36+73=109

Après 36 quais des orfèvres, opéra policier, et succès public, bien que boudé par la critique, Olivier Marchal aurait pu nous jouer la même partition, et nous servir un 36, la suite. Au vu des difficultés qu'il avait rencontrées à l'époque pour faire son film, cette solution lui aurait sans doute permis de se reposer. Mais Marchal n'est pas ce genre de réalisateur. Il lui fallait un autre défi, et surtout une autre histoire, plus personnelle, plus intime.

MR 73, n'est pas un opéra, mais une tragédie totale, une descente aux enfers, une vision du monde désenchantée, où l'homme ne trouve pas de rédemption, ni dans l'amour, ni dans la justice. Oeuvre d'une noirceur absolue, MR 73 peut rebuter par son portrait défaitiste du monde, son univers glauque, sans pitié, sans lumière, sans humour, sans amour. Cette vision du monde qui s'illustre dans des décors délabrés, des hôtels miteux, de grandes maisons sans âme, place MR73 dans un refus de réalisme, dans un monde à la limite du fantasme.

Cet aspect, qui est l'une des principales critiques qui a été faite au film, s'il est contestable n'a est pas moins la preuve que Marchal n'est pas qu'un simple tâcheron, mais qu'il a une vision, un point de vue, qu'il adopte un parti pris. Parti pris déjà présent dans 36, celui de modeler un univers pour qu'il corresponde au mieux à ce qu'il a envie de raconter, quitte à prendre des libertés avec le réel en changeant les tenues des flics, les uniformes, les véhicules.

MR73
est aussi le portrait d'un homme brisé, par ce qu'il a vu, par ce qu'il a vécu, qui ne trouve pas d'autre raison de vivre que de continuer, ou tenter de continuer à traquer les monstres qui peuplent son monde. Mais il n'est pas possible de survivre à ce genre de vie, sauf si l’on fait des compromis, sauf si l'on décide de se détruire à petit feu. Ce portrait c'est celui de ce qu'aurait pu devenir Marchal s'il n'avait pas quitté la police. Ce portrait intense est servi par un Daniel Auteuil parfait, qui mériterait d'obtenir le César l'an prochain.

Au final, il en sort un film dérangeant par sa vision du monde, intense dans ses personnages, prenant par son intrigue, et surtout intègre. Olivier Marchal a choisi de faire un polar noir, glauque, qui ne correspond pas aux canons du polar français, qui ne flatte pas le spectateur, qui ne lui facilite pas la tâche, et le laisse au bout de compte après 2 heures sur le cul, avec de vraies images de cinéma en tête.

Oeuvre intime, au-delà du personnel, viscèrale et puissante, MR73 confirme que Marchal compte parmi les réalisateurs d'importance en France. Du sang neuf dans le cinéma de genre en plein renouveau.

lundi 24 mars 2008

En manque #2: Les séries

Après les films, et comme promis, voici les séries qui me manquent en DVD.
A la différence des films les séries dont je vais parler existent en DVD, mais le plus souvent en zone 1 sans sous-titres, et si je suis capable de suivre une série en anglais, il me faut tout de même les béquilles que sont les sous-titres.

La première série est assez méconnue en France. Elle fait partie des séries qui sont nées suite au succès de Urgences, et ont tenté de renouveler le genre médical. Gideon's Crossing n'a connu qu'une seule saison en raison d'une audience décevante. Pourtant, la qualité de l'écriture de la série était telle que dès le premier épisode le spectateur est happé par les personnages, les intrigues, l'univers. La série suit le Dr Gideon, à la fois médecin, enseignant, chercheur et homme. Ces trois composantes du personnage sont étroitement liées, ne peuvent exister l'une sans l'autre. Gideon est spécialise dans la médecine expérimentale, ce qui lui donne l'occasion de croiser des patients atteints de maladie rare, incurable, inconnue. Il traite ses patients avec respect, enseigne à ses étudiants avec conscience, poursuit ses recherches avec passion, et tente de vivre sa vie au milieu de tout cela. Série plus grave que Urgences, moins spectaculaires, plus intimistes, par certains aspects plus adultes, elle mérite sa place au côté des grandes séries médicales, et des grandes séries tout court.
Le peu d'audience qu'elle a reçue en France n'augure rien de bon quant à une sortie en DVD sous nos lattitudes.

Picket Fences
est la première série de David E. Kelley avant Chicago Hope, The Practice et sa série la plus connue en France Ally McBeal. Elle est une sorte de condensé de la culture américaine populaire, elle reprend toutes les figures traditionnelles, la petite ville tranquille, le shérif, le tribunal local, le collège, la famille, la religion et les mixe, les tord, les moque pour donner un portrait de l'Amérique certes un peu décalé, un fantaisiste, mais toujours pertinent, toujours juste. Comme par la suite dans ses séries Kelley utilise le tribunal pour faire réfléchir le téléspectateur. Il ne cherche pas à lui faire la morale, mais lui demande de voir un peu plus loin, de de poser des questions, et une fois l'épisode finit de se demander ce que lui aurait fait ou dit.
Méconnue en France en raison d'une diffusion chaotique, et de titres changeants et sans rapport avec le contenu de la série, Picket Fences n'aura sans doute jamais les honneurs d'une sortie DVD digne de ce nom.

Troisième série de cette liste, Dream On aurait pu ne pas y figurer. Première série de HBO, création de Kaufman et Crane futurs géniteurs de Friends, et placée sous le haut patronage de John Landis, Dream On est une révolution dans l'univers de la série télé, et de la série de comédie. Tout d'abord parce que c'est la première des sitcoms avec une seule caméra (en opposition aux sitcoms classiques tournées en public et avec trois ou quatre caméras), ensuite parce qu'elle parle librement de sexualité, et montrer les ébats de son personnage principal (avant que Sex and The City en fasse autant) et surtout parce qu'elle invente un procédé narratif (repris par la suite sous d'autres formes dans Ally McBeal et Scrubs) l'illustration des pensées de Martin Tupper, le héros, par des images tirées des films et programmes télés des années 50. Dream On fut l'un des programmes phares de Canal Jimmy du temps de sa splendeur, mais n'a jamais été diffusé sur une chaine hertzienne (ce qui est une bonne chose puisqu’ainsi la série n'aura pas été affublée d'une VF désastreuse). C'est sans doute la cause de sa quasi-absence en DVD. Quasi parce que les deux premières saisons sont sorties dans un coffret il y a quelques années. Mais voilà depuis plus rien, ni en France, ni aux USA. Franchement ça craint.

Law & Order rentre dans la même catégorie que Dream On. La doyenne des drama série aux USA, l'un des piliers de NBC, la mère de l'univers Law & Order avant L&O: Special Victim Unit, L&O: Criminal Intent et L&O: Trial by Jury, n'a pas d'édition DVD à la hauteur de son importance et de sa qualité. Aux USA les 5 premières saisons sont sorties, ainsi que la 14e, mais le dernier coffret est paru il y a plus d'un an. En France les trois premières saisons et la 14e nous sont parvenues, et là encore il y a plus d'un an que rien n'est paru.
Quand on sait que la série en est à sa 18e saison (en cours de diffusion aux USA) il serait bon que Universal (l'éditeur DVD) se presse, et que la série connaisse un vrai planning de sortie.

Pour terminer cette liste, une autre série méconnue pourtant crée par Steven Bochco, le créateur de NYPD Blue: Cop Rock. Il s'agit d'un OVNI télévisuel, le croisement entre une série policière et la comédie musicale. A la fois pure série policière réaliste dans la veine de Hill Street Blues et préfigurant les autres créations de Bochco, Cop Rock surprend lors de la première vision quand soudain les policiers se mettent à chanter. Trop surprenant sans doute puisqu'en dépit de la qualité scénaristique et de la qualité des chansons, la série n'aura connu qu'une petite poignée d'épisodes. Injustice suprême alors que toutes les séries, même les plus obscures, même les plus ringardes ont droit à une édition DVD, Cop Rock reste absente des rayonnages, il n'y a même pas de CD de la bande originale.

jeudi 20 mars 2008

CFC #11

Je n'avais plus envie de parler de Sarkozy. Je n'avais plus envie d'en remettre une couche sur le Président qui ne fait pas Président. J'en avais marre de Sarkozy, point.
Alors, je me serrais bien passé de revenir sur les résultats des élections, la défaite de la droite, enfin pas vraiment une défaite, un rééquilibrage, un signal fort pour poursuivre les réformes, encore plus fort, plus vite. Pas envie de dire du mal de Nadine Morano, la castafiore, la poissonnière, la plus vulgaire des sarkozistes, battue dans les grandes largeurs à Toul, mais qui à gagné un poste de secrétaire d'État. Dire qu'en juin les perdants des législavitses étaient obligés de démissionner, comme ce pauvre Alain Juppé. Pas envie d'en faire des caisses sur notre cher Président, en quête d'attitude présidentielle, avançant seul dans la neige, sur le plateau des Glières. Pas envie de revenir pour une chronique du front de la sarkozie.
Et puis voilà que notre très cher Président a décidé de nommer un observateur de l'internet. Nicolas Princen a été nommé chargé de mission au service internet. En gros il doit parcourir le net à la recherche de "buzz" autour de Nicolas Sarkozy. Il va donc parcourir des milliers de blogs, des milliers de pages internet, des milliers de sites où l'on parle de notre cher Président, en général en mal. Pour quoi faire ? Ce n'est pas bien clair. Pas encore défini.
Alors pour être gentil, pour qu'il justifie de son emploi, je me suis fait violence et j'ai de nouveau parlé de Sarkozy. Une page de plus à parcourir pour M. Princen. Quelques lignes de plus à lire ce n'est pas grand-chose, mais si chacun s'y met, je suis certain que M. Princen aura des journées ben remplies.
À bientôt pour des nouvelles du front de la connerie, un front où nul n'est à l'abri, ni vous, ni moi.

mercredi 19 mars 2008

Mélancolique

Wes Anderson en 4 films a créé un univers particulier. Un univers un peu décalé, peuplé d'hommes et de femmes un peu fêlés au sens où ils portent tous une fêlure, une blessure, un manque. Presque toujours lié au père. Que ce soit dans Rushmore où un ado trop mature pour son age cherche à la fois l'amour de sa prof et l'affection d'un homme déçu par ses propres enfants, dans La Famille Tanenbaum où un père tente de reprendre sa place dans sa famille après les avoir abandonné, dans La Vie Aquatique où un pseudo Cousteau cherche à venger son père spirituel tout en tentant de se lier avec un fils qu'il ne connaissait pas, à chaque fois la figure paternelle occupe une large place.
Dans Darjeeling Limited le père est absent parce que mort. Il n'est plus question de le trouver, le retrouver, s'en faire aimer. Les trois zigotos, les tris frères qui embarquent pour ce voyage spirituel en Inde, dans ce train improbable, ne sont pas à la recherche d'un père, mais d'une mère. En chemin ils devront aussi abandonner sur le quai le poids paternel pour devenir enfin adultes.
Les films de Wes Anderson sont comme des bonbons acidulés. Plaisant, mais avec un drôle de gout, acide, piquant. S'ils sont drôles, ce ne sont pas des comédies. Ils portent une mélancolie profonde, à peine cachée sous une cocasserie, un regard décalé, un univers anachronique, peuplé de personnages à la marge, de costumes démodés, de situations où le ridicule pointe le bout de son nez, juste pour nous faire oublier un instant que tout ce que nous voyons est bien triste, et que les personnages pourraient, en d'autres lieux, en d'autres circonstances être pathétiques.
Dans les films de Wes Anderson, les personnages ne sont jamais pathétiques, même les pires, sans doute parce que Anderson les aime et les respecte. Tous ces personnages qui ne pourraient pas exister dans le monde réel tant ils sont excentriques trouvent une vérité, une épaisseur dans l'univers d'Anderson.
Quand on sort d'un film de Wes Anderson, il est difficile de reprendre pied dans la réalité. Ils vous poursuivent longtemps, vous accompagnent, et vous font voir, au coin d'une rue, au détour du chemin, un train bleu traversant une Inde fantasmé, un trio de frères traversant la vie en trainant derrière eux un amoncellement de valises Vuiton, un Bill Muray courant à perdre haleine sur un quai de gare.

dimanche 16 mars 2008

Barbare

Les progrès techniques quand ils sont dans de bonnes mains peuvent être une très bonne chose. Robert Zemeckis est devenu un spécialiste de la motion capture, ce procédé qui permet d'enregistrer les mouvements d'acteurs, ainsi que leurs expressions faciales, pour ensuite les utiliser pour "fabriquer" des modèles en images de synthèse. Déjà utilisé par Zemeckis dans Polar Express, et dans le l'excellent Monster House produit par le même Zemeckis, le procédé trouve toute sont utilité dans le magnifique Beowulf.
Adapté de la légende de Beowulf, poème médiéval de référence en Angleterre, considérer comme le plus ancien texte en anglais, Zemeckis utilise les techniques de la motion capture et de l'image synthèse pour créer un univers de fantasy comme jamais il ne nous avait été donné d'en voir sur grand écran. Poussant jusqu'au limite la technique, il s'en sert pour nous entrainer dans une fable sur l'ivresse du pouvoir, la puissance des légendes et la fin des mythes anciens. Au-delà de la prouesse technique, que l'on oublie rapidement, c'est aussi un vrai film barbare, violent, charnel, comme il en existe peu, comme il n'en existe plus. Car même si rien de ce qui est à l'écran n'est vrai, si tout sort des entrailles d'ordinateurs, tout devient crédible en quelques minutes, et les personnages de synthèse prennent une épaisseur en une seule scène. Epaisseur à la fois psychologique, mais aussi physique. Car si l'on peut avoir des réserves sur le réalisme du rendu des personnages (la technique n'est pas encore parfaite), ils existent tous, que ce soient les premiers rôles, comme les "figurants".
Jouant des images de synthèses pour aller au-delà de ce que des acteurs pourraient faire (les combats de Beowulf contre les différents monstres sont des morceaux de bravoure) ou montrer (le vieux roi apparait presque nu, tout en chair, et bourrelets, Beowulf combat Grendel nu, et Angelina Jolie sort dans le plus simple appareil des eaux) Zemeckis porte le scénario de Neil Gaiman et Roger Avary, épopée flamboyante et vraie réflexion sur les légendes, par une mise en scène superbe, traversée par des scènes d'une beauté confondante, des combats grandioses, des décors hallucinants, arrivant à rendre crédible ce Danemark de conte et légende, ces monstres gigantesques et ce héros plus grand que nature.
Dans un cinéma de plus en plus aseptisé, formaté, lisse, les effusions de sang, les allusions sexuelles, et les héros bad ass, ça fait du bien.

vendredi 14 mars 2008

En manque

J'ai une DVDthèque plutôt bien remplie. Sans en être fier, j'en suis content. Elle comporte des films récents et des classiques, des genres divers et divers genres, et selon mon humeur je peux trouver de quoi me satisfaire pour une soirée ciné, mais il y a un mais. Il me manque au moins quatre films.

Le premier est un film de Bergman. Je sais que ça fait toujours bien de citer Ingmar Bergman quand on se veut cinéphile. Je n'ai pas une passion sans borne pour le cinéaste, j'aime bien Les Fraises Sauvages et Le Septième Sceau, mais je ne connais pas le reste de la filmographie du maitre suédois. Je n'ai vu qu'une seule fois Fanny et Alexandre, il y a longtemps, une après-midi cafardeuse, sur Canal. Je devais avoir 14 ou 15 ans. A l'époque je ne me considérais pas comme cinéphile, et ce n'est pas le genre de film qui aurait dû de scotcher devant mon poste. C'est ce qui s'est pourtant passé. Sans que je m'en rende compte, je suis resté pendant les 2 heures et quelques que dure le film. Le souvenir du film m'a longtemps, et d'ailleurs même s'il s'est estompé au fil des ans, accompagné. Il y a quelques années, j'ai cherché à trouver une copie DVD. En vain, les rares qui existent sont en VO sous-titres anglais, et encore elles sont très rares. La sortie d'une bonne partie de la filmographie de Bergman s'est faite sans cet opus. Je suis contraint d'essayer de raviver mes souvenirs qui se font de plus en plus flous.

Deuxième film dont j'espère une édition DVD est La Maladie de Sachs. J'avais lu le livre, puis vu le film en salle, puis relu le livre, puis revu le film en salle, puis relu le livre, puis vu le film à la télé, puis relu le livre, puis revu, et graver sur DVD le film. Pas besoin de faire un dessin pour vous faire comprendre que le livre, comme le film sont des compagnons de route. Je me replonge dans le livre avec régularité, mais j'ai perdu ma copie du DVD et je ne peux, en attendant une prochaine diffusion télévisée, me replonger dans le film. Quand bien même aurais-je encore le film sous la main, j'aimerais une édition DVD avec commentaire de Michel Deville et pourquoi pas de Martin Winckler. Quelques bonus, du genre une histoire du tournage, une explication du travail d'adaptation, bref un vrai DVD, avec tout ce qu'il faut dedans.

Troisième film de cette liste de voeux, Peter's Friends. C'est un film que j'ai vu en salle lors de sa sortie en 1992. C'était l'époque où Kenneth Branagh était un réalisateur en vogue, après son Henry V encensé par la critique et une excursion aux USA pour un polar hitchcokien moyen, il revenait en Angleterre. Après son expérience hollywoodienne peu concluante, il revoit ses ambitions à la baisse et livre un petit film sincère et généreux sur l'amitié. Les films de potes font partie des films que j'apprécie et même s'il n'est pas excempt de défauts, Peter's Friends est à rangé au côté des autres grand films sur l'amitié comme The Big Chill, Un éléphant ça trompe énormément ou Le déclin de l'empire américain. Sauf que je ne peux pas vraiment le ranger aux côtés des ces films puisqu'il n'existe pas de version DVD, du moins pas de version avec sous-titres, ce dont je ne peux pas me passer.

Dernier film de la liste, Le Limier de Joseph L. Mankiewicz. Dernier film du réalisateur, et bijou de manipulation. Le Limier pourrait se ranger dans une autre des catégories de films que j'apprécie particulièrement, le film d'arnaque. Il n'est pas à proprement parlé un film d'arnaque comme L'arnaque, La prisonnière espagnole ou Confidence, mais un film sur la manipulation, les faux-semblants, l'illusion, l'image, la perception des choses. En quelque sorte un film sur tout ce qu'est le cinéma, quand il est bien fait. Porté par deux acteurs Lawrence Olicvier et Michael Caine, il joue avec le spectateur, l'entrainant dans une confrontation psychologique entre les deux protagonistes. Duel dont il est impossible de révéler quoi que ce soit pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui auraient la chance de ne pas l'avoir vu. Pour ce dernier film il existe des copies d'occasion qui se vendent à prix prohibitif. La seule chose que l'on peut espérer c'est que la sortie du remake réalisé par Branagh entraine une nouvelle sortie de ce bijou de cinéma dans une édition DVD digne de ce nom.

Une prochaine fois je vous parlerais des séries qui me manquent en DVD

mercredi 12 mars 2008

La beauté de la peur

N'en déplaise à certain pisse-froid, l'Espagne du cinéma ce n'est pas que Pedro Almodovar. Une vague de réalisateur talentueux a envahi les écrans ces derniers temps, avec comme particularité d'être des cinéastes de genre. Alex de la Iglesias, Macho Cerda, ou encore pas vraiment espagnol, mais au moins hispanisant Alfonso Cuaron et Guillermo Del Toro. Dernier à arriver sur nos écrans, parrainé par Del Toro, Juan Antonio Bayona nous invite à L'orphelinat. Auréolé de 4 Goya (César du cinéma ibérique) et d'un succès populaire sans précédent, ce film prouve une nouvelle fois le talent des cinéastes outre-pyrénéens pour créer des univers envoutants, et des films populaires.
Revenant dans l'orphelinat qui à abrité son enfance pour en faire un centre pour enfants malades, une mère doit faire face à la disparition de son fils adoptif. Refusant sa mort, elle va investir le monde imaginaire de son enfant pour ne pas sombrer dans la dépression.
Jouant sur les figures du film de fantômes et de maison hantée, L'orphelinat est avant tout une plongée dans le monde de l'imaginaire comme refuge contre la dureté du monde. Un peu comme dans Le Labyrinthe de Pan un autre monde celte inquiétant, mais porteur d'espoir devient le moyen de résister à la noirceur de la réalité. Refusant de donner des réponses Bayona mélange explication rationnelle et interprétation paranormale, et laisse au spectateur le choix, croire ou pas, accepter l'idée du merveilleux ou le refuser pour rester les deux pieds sur Terre.
Du cinéma comme oeuvre d'émerveillement et de réflexion, film de genre au service d'une histoire forte et belle, oeuvre populaire (au moins en Espagne) sans effets tonitruants, L'orphelinat prouve une nouvelle fois que c'est dans le cinéma de genre que l'on trouve aujourd'hui les plus belles oeuvres.

lundi 10 mars 2008

C'est ton destin

Dans la longue liste des comédie US qui ne sont parvenues jusqu'à nous que par la grace du DVD (et d'une indigne sortie technique) voici Tenacious D. in The Pick of Destiny. Vous n'avez jamais entendu ce titre, c'est normal, il y a quelques semaines j'étais dans la même situation, mais grâce à Dahan, avant qu'il s'en aille faire son film, mon ignorance a été réparée, et j'en suis bien content.
Sous ce titre à coucher dehors par temps de pluie se cache une comédie jouissive menée par l'excellent Jack Black. Comme en leurs temps The Blues Brothers, duo crée pour le Saturday Night Live, puis était devenu un vrai groupe, avant de devenir un film culte, Tenacious D. a été imaginé par Jack Black pour le SNL avec son pote Kyle Glass. Le duo a eu tant de succès qu'il s'est produit sur scène, et a franchi le pas du grand écran.Ceci étant dit, il n'est pas besoin de connaitre toute l'histoire de Tenacious D. pour apprécier le film.
Deux losers magnifiques, amateur de gros rock qui tache et d'envolée lyrique à la guitare électrique, se rencontrent et forment un groupe Tenacious D., le nom venant des deux marques de naissance qu'ils portent sur le postérieur. Le succès tardant à venir, ils décident de se lancer dans la quête du pick of Destiny, médiator forgé à partir d'une dent du diable, et qui assure gloire et richesse à celui qui s'en sert.
Porté par l'énergie d'un Jack Black au meilleur de sa forme, The Pick of Destiny est à la fois une comédie musicale, une comédie tout court, et une épopée épique. Histoire d'amitié et de glande, réflexion sur les mystères de la création artistique et éternelle histoire de la lutte entre le bien et le mal, le film est un grand n'importe quoi hilarant et jouissif qui culmine avec un combat musical avec le diable en personne.
Dans la lignée des comédies de Will Ferrel, la musique en plus, Tenacious D. est une nouvelle fois la preuve que les comédies US peuvent être subversives, créatives et hilarantes.

vendredi 7 mars 2008

Rêver, peut-être

Je n'aime pas trop raconter mes rêves. Essentiellement parce que je trouve qu'il n'y pas plus chiant que les rêves des autres. La phrase n'est pas de moi, je l'ai entendu dans un spectacle de Philippe Caubère. Il m'arrive de temps en temps, quand ils sont cocasses, qu'ils mettent en scène des gens que je connais, et qu'ils me font rire de les partager. Celui que j'ai fait la nuit dernière met en scène des gens que je connais, et plutôt cocasse, mais au final ne me fais pas du tout rire. Il m'obsède depuis qu'il m’a réveillé vers 4 heures. Pour essayer de me débarrasser de cette angoisse, de ce drôle de sentiment qui me colle à la peau et dont je n'arrive pas à me défaire, même en m'occupant les mains et l'esprit, je vais vous le raconter.
Tout commence, enfin du plus loin que j'arrive à me souvenir du rêve dans un kiosque à journaux tenu par un de mes collègues de travail. Je m'y suis arrêté pour acheter un magazine, et mon collègue me demande si je peux surveiller le kiosque pendant qu'il va faire une course. Je suis un type sympathique et donc je dis oui. Je m'installe dans le kiosque, qui ressemble à un aquarium, il est entièrement vitré, il y a peu de journaux, et pendant que je lis mon magazine en attendant le retour du collègue, personne ne s'arrête pour acheter quoi que ce soit. La nuit tombe et je suis toujours seul dans l'aquarium, je lis toujours. Je finis pas m'inquiéter de l'absence de mon collègue, et sors pour le chercher. Justement, je l'aperçois au coin de la rue. Je lui cours après pour lui dire que j'ai laissé son kiosque sans pouvoir le fermer. Il rentre dans un immeuble, je rentre à sa suite, mais je ne le vois plus, je monte un escalier à grand-peine et me retrouve devant la porte de la maison de mes parents.
Je rentre, il y a du monde autour d'une grande table. Ma mère me voit et me dit qu'elle est heureuse de me voir, tout le monde attendait que j'arrive pour pouvoir commencer. Elle m'installe avec les autres convives. Ils parlent fort, ils boivent, ils mangent, ils rient. C'est l'anniversaire de mon père. Il a 60 ans. Je suis content et je bois avec les autres. Puis je me retrouve seul avec mon père. Il est assis à côté de moi, il a passé son bras autour de mes épaules, un geste qu'il n'a fait que très rarement. Il me dit qu'il est content que je sois venu, mais qu'il faut que je parte, je suis attendu. Il me désigne une jeune femme debout en face de nous, une jeune femme qui ressemble énormément à Clotilde Hesme.
Je pars avec la jeune femme qui ressemble furieusement à Clotilde Hesme. Elle me dit que l'on va être en retard pour le concert. C'est un concert juste pour les employés du restaurant, mais elle a réussi à me faire rentrer. Je la remercie, et nous nous retrouvons dans une salle de restaurant vide. Les lumières tamisées n'éclairent que quelques tables et une scène. Une chanteuse de jazz s'installe derrière un micro. La jeune femme qui ressemble bizarrement à Clotilde Hesme et moi nous installons juste devant la scène. Je n'entends pas ce que chante la femme sur la scène, je ne sais même pas de qui il s'agit, mais elle fait pleurer la jeune femme qui ressemble admirablement à Clotilde Hesme. J'essuie la larme qui coule sur sa joue, elle pose sa tête sur mon épaule et nous continuons d'écouter sans l'entendre la chanteuse anonyme. C'est un moment parfait qui est interrompu par un bruit étrange et un tremblement. Nous sortons et nous retrouvons au coeur de Bordeaux, place Gambetta. Dans le ciel deux trainées enflammées illuminent la nuit. Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre ce qu'il se passe. Je hurle en me tournant vers la jeune femme qui ressemble diablement à Clotilde Hesme, mais elle a disparu, je ne vois qu'un champignon atomique s'élever dans le ciel. Je tombe à genou et me recroqueville sur le sol. Je me dis qu'il n'est même pas question de courir, de lutter, la mort va venir me prendre, tout simplement, là sur le bitume, le souffle de l'explosion va m'emporter et je vais enfin savoir s’il y a quelques après. Je reste un moment prostré à attendre ma mort, avant de relever la tête, il y a plus rien autour de moi qu'un blanc éclatant... puis le noir de ma chambre quand je me réveille.

jeudi 6 mars 2008

Déjà vu

C'est l'histoire d'une élection. Une élection aux USA. Une élection présidentielle aux USA. Elle commence par des primaires. Du côté républicain les choses tournent vite en faveur d'un candidat certes âgé, mais plein d'expérience, sénateur blanchi sous la coupole du Capitole et assurément très fort en campagne. Un seul problème pour lui, il peine à convaincre les plus radicaux dans son parti. Il est considéré par certains comme trop libéral. Cela ne l'empêche pas de remporter les primaires face à son seul sérieux rival, un pasteur.
Dans le camp démocrate, les choses sont un peu plus compliquées. Le candidat "officiel" s'il fait la course en tête lors des premiers scrutins se fait vite rattraper par un candidat sorti de nulle part, ayant peu d'expérience à Washington, et qui plus est issu d'une minorité. Pourtant, les primaires démocrates se jouent au coude à coude et la convention du parti va pour la première fois depuis longtemps être décisive.
Cette histoire vous semble familière. C'est normal, en plus d'être le scénario des primaires américaines qui se jouent en ce moment, c'est la trame de la saison 6 de The West Wing. Dans la série Matt Santos, le candidat latino, emportait la nomination du parti démocrate et l'élection présidentielle face à Arnold Vinick, le vieux républicain fin politicien. Est-ce de bonne augure pour Barak Obama ?

mercredi 5 mars 2008

Gé-né-ro-si-té

Il y a peu, je me plaignais d'une certaine tendance du cinéma français à ne pas être généreux, à ne pas faire des films pour le public, mais pour un club, une élite, pour son nombril. Dernièrement, j'ai eu le droit à deux films généreux, dans des genres et avec un talent différents.
Comédie de l'année pour Canal (après avoir accordé ce titre à Asterix), grosse promotion tout azimut, même France Inter s'est penchée sur le film avant sa sortie nationale, Bienvenue chez les ch'ti, n'avait pas une chance de m'attirer en salle. Mais je suis en vacances, j'ai du temps, et donc j'y suis allé. Bon, soyons tout à fait clair, Danny Bonn n'est pas une grand metteur en scène, ce n'est pas un metteur en scène du tout. Le film est plan-plan, juste au dessus de la qualité d'un téléfilm. Mais le propos n'est pas là. Il n'est pas dans son scénario, assez bateau, et très prévisible. Ce qui le sauve à mes yeux, c'est que Danny Boon y a mis son coeur, son amour pour une région et ses habitants. Il filme (mal) à hauteur de ces hommes et femmes, sans juger, mais sans non plus en faire, comme le ferrait un Pernaut, des "héros" d'une France perdue, les tenants d'une tradition rassie. Il aime le Nord, la culture, la langue, mais ne la place pas au dessus des autres. Il ne dit pas que les ch'tis sont meilleurs, plus sympathiques, plus ouverts. Il dit simplement qu'il les aime, et ça se sent. Le film est sincère dans sa démarche, même s'il est maladroit dans sa réalisation. Ce n'est pas un grand film, mais un petit, honnête et généreux.

Nouveau film de Michel Gondry, Be Kind, Rewind (Soyez sympa, rembobinez), est une déclaration d'amour au cinéma, à ceux qui le font et à ceux qui l'aime. Certain pourraient voir dans cette histoire de bras cassé (Jack Black dont je vous recommande le petit inédit DVD Tenacious D. in The Pick of Destiny et Mos Def) refaisant les hits du cinéma avec trois bout de ficelle, et rencontrant le succés, une façon de dire que le cinéma est fini, et qu'il suffit d'un caméra et des costumes en carton pour égaler, voire dépasser les plus grand films, les plus grands succés. C'est tout autre chose qu'il y a dans ce film. Il s'agit de parler de la capacité d'émerveillement que procure le cinéma quand il est fait avec sincérité, amour, et générosité. Gondry aime le cinéma, et il aime en faire. Il y a dans sa démarche une passion pour le cinéma comme instrument d'émerveillement. A la façon des illusionnistes, l'important ce n'est pas le truc, parce qu'il y a un truc, mais la magie que l'on arrive à faire passer au travers du truc.
En cela Gondry ne dit pas que tout le monde peut faire du cinéma, mais que si on donne une caméra à un novice cela donnera quelque chose de différent, pas mieux, pas moins bien, différent.
Gondry replace également le cinéma dans son rôle de lien social. Que ce soit dans une salle comme spectacle collectif, ou en dehors, comme une référence commune. Nous avons vu tout ou partie des films "suédé" par Gondry, et il suffit d'une scène pour nous en souvenir, et rire de la façon dont les deux bras cassés les traitent.
Comme les précédents films de Gondry, celui-ci est empreint d'une poèsie toute particulière, et d'un caractère foutraque mais diablement inventif.

lundi 3 mars 2008

Et maintenant, une page de publicité

Même s'il y a longtemps que je n'y suis pas allé, je fais encore partie de Le Village. La preuve, un article sur Amicalement Votre publié il y a quelques jours.
Mais il n'y à pas que moi, et heureusement dans le cas contraire le site ressemblerait à une vill fantome, qui écrit sur le site. Dernièrement les visiteurs ont pu lire un dossier sur Russel T Davies (Doctor Who, Queer as Folk). Un article sur les Monty Python après le Flying Circus.
Il s'en passe des choses à Le Village.

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