mercredi 27 juin 2007

Des mots pour le dire

J'ai découvert tout récemment, par le plus grand des hasards, lors d'une visite, lors d'une flânerie dans une librairie, une collection de petits livres qui tourne autour des mots pour mieux les cerner. Cette série de livres à un joli titre, qui a lui tout seul mérite que l'on les ouvre: "Le Goût des mots".
Qu'ils se penchent sur l'origines des expressions(L'habit de fait pas le moine de Gilles Henry), s'amuse des synonimes (Un bouquin n'est pas un livre de Rémi Bertrand), s'amuse des mots, de leur sonorite et incongruité (Les mots qui me font rire de Jean-Loup Chiflet), remonte la généalogie des mots (Motamorphoses de Daniel Brandy) ou plonge avec délices dans les anciennes éditions du Larousse pour en extraire des perles (Que Faire des crétins de Pierre Enckell) ces livres sont un vrai bonheur pour qui aime les mots. Ils s'ouvrent au hasard, on y picore un passage comme on piocherais dans un bocal d'olives, un paquets de cacahuètes, et il est difficile de les reposer. Comme il est difficile de s'arrêter de se gaver d'olives, ou de cacahuètes.

mercredi 20 juin 2007

Pour Alain

Parce que je suis un gars bien, parce que je sais ce que c'est de perdre des élections (je me suis fait moi-même battre à celles des délégués du personnel), parce que je ne suis pas de ces journalistes qui se repaissent du malheur des autres, je vais aider le malheureux Alain Juppé qui a vraiment la lose en ce moment (et le moment dure depuis tout de même quelques années), en lui donnant un bon conseil : rien de vaut une bonne comédie pour oublier ses soucis.
Je vais même faire mieux et lui proposer deux comédies, qui ont pour point commun de me faire pisser de rire. Il n'y a donc pas de raisons qu'il n'en soit pas de même pour l'ex numéro deux du gouvernement Fillon 1.
D'un côté une valeur sûre de la comédie US, et donc méprisée en France où elle sort direct-to-video, Ricky Bobby avec le génialissime Will Ferrell. Jamais aussi bon que dans les rôles de crétins à l'égo surdimensionné (voir Présentateur Vedette) Will compose un pilote de course talentueux, mais bas de plafonds, entouré d'une famille tout aussi crétine. Il se retrouve en compétition avec un français homo et dandy interprété pare le non moins excellent Sasha Baron Cohen (Borat). Vous pouvez deviner ce que ce mélange peut donner en matière de grosse déconne, délire ne tout genre, et gag bien lourd. C'est jouissif, mais pas complètement idiot non plus, puisque comme souvent il y a un second niveau de lecture, une charge contre l'Amérique consumériste, repliée sur elle-même, sur les idées reçues des Texans républicains, et bien entendu sur l'administration Bush dans ses excès.
De l'autre une petite perle des années 70 au titre évocateur: Les vécés étaient fermés de l'intérieur. Le premier film de Leconte, avant qu'il ne se fasse connaitre grâce aux Bronzés. Adaptation des aventures de Bougret et Charolle, les enquêteurs créés par Gotlib dans sa Rubrique à Brac, et dont il a lui-même signé le scénario. Monument de l'absurde, du n'importe quoi, du non-sens à la française. Film mal aimé, parce que, c'est vrai, un peu brouillon, très maladroit, mais oh combien sincère et qui donc mérite d'être redécouvert dans une édition DVD collector, avec bonus à la hauteur du film (voire le dépassant).
Je ne garantit pas que ces deux DVD soient 100% écolo, mais le rire qu'ils provoquent est lui 100% bio.
Pas la peine de me remercier Alain, tout le plaisir est pour moi.

lundi 18 juin 2007

Arrêt, tout court

Je ne vais pas dire que c'est mon émission préférée, même si je la regardais tous les dimanches. Souvent je m'énervais devant mon écran de télé devant les donneurs de leçons qui s'asseyaient autour de la table de Schneidermann, sur le ton professoral de certains chroniqueurs, mais bon, comme je l'ai dit, tous les dimanches je regardais. Pourquoi ? Parce que c'était une des dernières émissions qui critiquaient les médias, qui osait poser des questions, qui tentaient de décrypter les stratégies médiatiques des hommes et femmes politiques, là où la plupart des autres chaînes se contentent de servir la soupe, d'ouvrir grand l'antenne, de faire du publireportage.
Alors d'apprendre que c'est fini, ça fait chier. Peut être pas autant que si l'on annonçait la fin de 7 jours au Groland, mais quand même. Fin d'un espace de liberté, fin d'un espace de mauvaise foi, fin d'une émission intelligente. Et c'est ça surtout qui me fait mal. C'est une émission intelligente qui s'en va. Une émission qui fait travailler le cerveau, et ne se contente pas de le mettre en disponibilité pour Coca-Cola (et accessoirement les discours politiques de la majorité présidentielle). Ils ne sont plus nombreux ces programmes. Il doit être possible de les compter sur les doigts d'une seule main. Et j'ai l'impression de perdre des doigts.

dimanche 17 juin 2007

Chronique du Front de la Connerie

Il y a bien longtemps, du temps où Jimmy s'appelait encore Canal Jimmy, où l'antenne s'habillait de chrome, où de belles Américaines traversaient l'écran, conduite par d'encore plus belles femmes, au son d'un solo de guitare, bref il y a bien longtemps, il y avait sur cette chaîne du câble une chronique que je ne ratais jamais : « Chronique du front de la connerie ». Presque tout était dans son titre. Philippe Alfonsi, qui en était la voix et la plume, semaine après semaine, traquait les infos insolites, les news étranges, les entrefilets dont personne ne parlait, mais qui révélaient à quel point notre monde marche sur la tête. Dans un style impeccable Alfonsi démontait ces petits morceaux d'actualité, les tournait en ridicule, ou plus exactement tournait en ridicules les acteurs de ces faits divers. J'aurais bien aimé que cette chronique existe encore pour entendre ce qu'aurait eu à dire Alfonsi de l'annonce des recherches de l'armée américaine sur une "bombe gay".
Donc le Pentagone, où les cerveaux ne manquent pas, à décider de se lancer dans l'étude d'une bombe chimique qui rendrait les soldats adverses gay. Lors d'un brainstorming, un petit malin a lâché: "Et si les soldats adverses étaient homos, ils se jetteraient les uns sur les autres sauvagement afin d'assouvir leurs pulsions sexuelles dégoûtantes. Ça nous faciliterait la tâche à nous, bons soldats hétéros américains." Il y a fort à parier qu'au début il s'est dit que ça ferait bien rire autour de la table, et que l'on passerait à autre chose. Mais les généraux, amiraux et autres hauts gradés autour de la table, ont pris la remarque au sérieux, et se sont dit: "Bon sang, mais c'est bien sûr, pourquoi n'y avons-nous pas pensé avant. Non seulement cela nous donnerait un avantage tactique, mais en plus ça redorerait notre blason auprès des redneck qui seraient ravis de nous voir casser du pédé." Le projet fut donc lancé. Les labos se mirent au travail à la recherche de la formule chimique de l'homosexualité.
Malheureusement, après des mois de dur labeur, le projet fut abandonné. Et accessoirement révélé dans la presse. Les associations gay ont eu vite fait de monter au créneau pour dénoncer une telle entreprise. Ce n'est pas tant qu'elles soient choquées que les militaires pensent que l'on puisse induire l'homosexualité chimiquement, ou que les gays ne sont pas capable de dominer leurs pulsions, mais du fait que les pontes du Pentagone aient pensé que les gays ne soient pas des militaires comme les autres, qui préfèrent faire la guerre pas l'amour.
A bientôt pour des nouvelles du front de la connerie, un front où nul n’est à l'abri, ni vous, ni moi.

lundi 11 juin 2007

Monochrome

C'est étrange comme j'ai l'impression, depuis quelques temps, de vivre dans une toile de Klein.Ceci n'est pas l'assemblée Nationale Française (quoique)

mardi 5 juin 2007

And now for something completly qui fait plaisir

Je n'osais plus y croire. Je l'espérais depuis longtemps, et enfin je l'ai. The Monty Python Flying Circus en DVD (avec sous-titres français, parce que même si je me débrouille en anglais, je ne pensais pas pouvoir suivre les délires de cette bande d'allumés sans l'aide de quelques sous-titres).
Qu'elle ne fut pas ma joie de découvrir en flânant dans les allées de ma FNAC, ces coffrets en import direct de la perfide Albion. Sans attendre une seconde j'ai mis deux des trois coffrets dans mon panier, et me suis dirigé prestement vers la caisse (en employant une marche stupide homologuée par le ministère du même nom). Une fois rentré à mon logis, j'ai glissé la galette dans mon lecteur DVD, et suis monté au 7° ciel en entendant le générique de cette émission mythique (qui fut le sujet de mon premier article pour Le Village, un peu d'autopromos ne fait pas de mal).
J'avais l'intention de regarder l'intégralité du DVD, mais après deux épisodes j'ai dû faire une pause pour soulager mes zygomatiques. 30 ans après les sketches de Cleese, Jones, Idle, Chapman, Palin, et Gilliam, n'ont rien perdu de leur capacité à me faire mourir de rire (bon il y a 40 ans je n'étais pas né, mais c'est tout comme). En plus, les copies sont superbes pour un programme de cet age.
Nobody expects the Spanish Inquisition,

lundi 4 juin 2007

Un foie, deux reins...

... et un cerveau, au moins une bonne raison de ne pas regarder les émissions de télé-réalité racoleuse.
Vous avez sans doute entendu parler la semaine dernière de ce programme de télé réalité néerlandais au cours duquel une femme atteinte d'un cancer en phase terminale allait choisir entre plusieurs candidats à la greffe celui qui allait recevoir un de ces reins. Les médias français, et internationaux, se sont fait largement le relai de cette émission, en criant plus ou moins fort au scandale, au voyeurisme, au chantage émotionnel.
Toute l'émission s'est déroulée selon le principe d'une bonne émission de télé-réalité, avec élimination des candidats, portraits tire larme, émotion facile, jusqu'a ce que le présentateur dévoile la supercherie. Il y eut le couplet sur le don d'organe, mais les candidats à la greffe sont repartis sans le rein promis, puisque seule la « donneuse » était dans le coup.
Pas un journaliste n'a mis en avant la possibilité que cela soit un vaste canular. Pas une n'a remis en question le fait qu'une telle émission puisse naitre dans le cerveau d'un homme de télé, et qu'il soit accepté par un directeur des programmes. La télé est allée tellement loin dans le voyeurisme, dans l'indécence, que plus rien ne puisse choquer.

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