mercredi 30 avril 2008

Dans ma DVDthèque #2: Girls

Le service public a le don de m'accrocher avec des séries diffusées pendant la période estivale, et de me laisser, la rentrée venue sur ma fin en me privant de ma dose de fiction télévisuelle. Je ne me souviens plus très bien de l'année, peut-être qu'en gentil lecteur viendra réparer les trous de ma mémoire, mais une chose est sûre, l'été où j'ai rencontré Lorelaï Gilmore a changé ma vie.

Cette déclaration est un peu forte, sans doute, mais pas loin de la vérité. Car si avant de rencontrer l'une des Gilmore Girls mon idéal féminin avait les traits de Diana Rigg dans son rôle d'Emma Peel (il faudra un de ces jours je lui consacre un billet) après avoir suivi pendant ce mois d'août là les épisodes de la première saison de la série, que France 2 rediffusait avant de l'abandonner début septembre, Lauren Graham devint ma nouvelle maîtresse télévisuelle.

Pour profiter des dialogues à la mitraillette, des personnages décalés ou déjantés, ou les deux, des dîners familiaux du vendredi soir dans la superbe demeure des parents Gilmore, et de tout le reste, de tout le charme de Stars Hollow, petite bourgade où il ne pleut jamais, même si l'hiver il y neige, je fis fonctionner mon magnétoscope, ou plus exactement celui de ma grand-mère chez qui je résidais pendant l'été. Diffusé en fin d'après-midi alors que je travaillais dans un tabac pour me faire un peu d'argent pendant la période chaude, je rattrapais chaque soir l'épisode de l'après-midi, et jubilais sur mon canapé en sirotant un verre de Perrier citron en mangeant des cacahuètes ou des pistaches.

L'automne venu, et de retour dans mon chez-moi citadin, les Gilmore Girls avait été expulsé des écrans de France 2, sans espoir de retour. J'avais beau chercher chaque semaine dans les pages de mon hebdomadaire télé le moindre indice indiquant que bientôt, demain, plus tard elles allaient enfin revenir, telle la soeur Anne je ne voyais rien venir. Las, j'ai presque abandonné l'affaire, me disant que, peut-être, l'été suivant elles reviendraient. Une telle série, finalement, ne peut que profiter des beaux jours. L'été suivant rien de vint. Ni celui d'après. Sauf qu'entre-temps, j'avais reçu le coffret DVD zone 1 de la première saison. Avec délice je m'étais replongé dans les épisodes qui avaient illuminé cet été-là, et cette fois-ci en VO, bonheur suprême.

Ce premier coffret fut suivi de bien d'autres, six en tout. Les DVD tournent sur ma platine sans trêve, une fois une saison finie je remontais le temps pour voir les précédentes, et là, à l'heure où j'écris ces mots, j'ai fini la septième saison. Bien sûr le charme des premiers temps c'est estompé, la série, comme beaucoup à perdu en qualité au fil des saisons, pourtant, quand je vais remettre le premier DVD du premier coffret ce sera pour me lancer dans un visionnage intégral, sans sauter une saison, ni un épisode. Parce que dans tous il y a Lauren Graham, dans tous il y a Lorelaï, et si je pense encore à Emma Peel, c'est Lorelaï que j'aime le mieux.

mardi 29 avril 2008

dleifrevolC

Vous vous souvenez de Cloverfield, le film à gros budget filmé comme un pied en caméra subjective. J.J. Abrams cherchait avec cette bouse à renouveler le genre du film de monstre. Il ne réussit qu'à me faire vomir. Sur le même principe [Rec], de Paco Plaza et Jaume Balaguero, renouvelle le survival avec zombie, et fiche une vraie frousse au spectateur.

Une jolie journaliste filme le quotidien d'une brigade pompier de Barcelone. Rien de bien passionnant à se mettre sous l'objectif de la caméra, jusqu'à ce que des secours soient demandés dans un immeuble où une vieille femme pousse des hurlements dans son appartement. Sur place la simple intervention de routine se transforme en plongée en enfer. L'immeuble est condamné par les forces de police, les occupants menacés par des zombies hargneux, et le simple reportage devient le témoignage d'une virée dans l'horreur.

Là où Cloverfield perdait de vue après dix minutes l'intérêt de la caméra subjective, [Rec] en use jusque dans ses derniers retranchements. Le monde n'existe que par l'objectif de la caméra, et tout ce qui n'est pas dans le cadre devient rapidement sujet à inquiétude. Le hors champ est effrayant par le simple fait qu'ici il n'existe pas de contre-champs, de plan de coupe, d'insert. Le danger peut surgir de n'importe où devant la caméra, prenant le caméraman par surprise, tout comme le spectateur. Pour autant les réalisateurs n'abusent pas d'effets de surprise. Ils jouent plus sur le décadrage et les effets sonores. Plutôt que de faire trembler la caméra en permanence pour donner une impression de direct, c'est le son qui à plusieurs reprises saute, se distord, disparaît quand le caméraman court, trébuche ou heurte des objets. Effets sonores d'autant plus inquiétants que le film est dépourvu de musique, et que les zombies se manifestent hors champ par des grognements.

[Rec] fiche la frousse, et c'est peu le dire, dans une montée en crescendo de l'horreur, empruntant les codes du survival(un lieu clos et une menace omniprésente), et des derniers films de zombies (comme les deux 28 plus tard), il leur donne une nouvelle dimension en applicant les règles de la télé-réalité et du reportage. Jouant sur l'économie là où Coverfield voulait nous en mettre plein la vue, prenant le temps de poser une ambiance et des personnages, là où Cloverfield n'était qu'agitation et caractères unidimensionnels, le film de Paco Plaza et Jaume Balaguero prouve que le cinéma ibérique est l'un des plus créatifs et imaginatif.

lundi 28 avril 2008

Trois fois hélas

Tout est une question de point de vue se lance dans la vidéo. Voici la première. J'espère que vous serez indulgent devant l'amateurisme de cette séquence, les hésitations, bafouillages et savonnages du speaker. Promis, la prochaine fois, s'il y a une prochaine fois, ce sera mieux.



dimanche 27 avril 2008

Surprise

La semaine d'hommage à Pierre Desproges est terminée.
Tout est une question de point de vue revient à la normale.
Avec une nouveauté, dès demain.
See You.

vendredi 25 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 7/7: Mon cadavre est piégé

Vivons heureux en attendant la mort, tel était le titre d'un ouvrage de Desproges. La mort était au centre de nombreux textes, chroniques, sketches. Jusqu'au bout, il rira de la mort, de son cancer, et de sa propre mort. Desproges est mort, étonnant non.

jeudi 24 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 6/7: On me dit que des juifs se sont glissés dans la salle

Rien ne faisait peur à Desproges, et surtout pas de mettre le doigt là où ça fait mal. Il ne concevait l'humour que comme un moyen de survivre à la noirceur du monde, comme un moyen de ne pas se tirer tout de suite une balle dans la tête. Desproges ne maniait pas un humour gentil, ni un humour grossier, mais un humour d'une noirceur profonde, comme celle du monde qui nous entoure.

mercredi 23 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 5/7: Quand au mois de Mars

Desproges aimait choquer. Pas juste pour le plaisir de voir les biens pensants se faire dessus, quoique c'est un plaisir non négligeable, mais pour faire réfléchir. Sur France Inter, encore, ses Chroniques de la Haine Ordinaire furent de petit bijou d'humour noir, provocateur, et irrévérencieux. Aujourd'hui beaucoup tentent de lui ressembler, mais peu, voire aucun, y arrive.

mardi 22 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 4/7: Desproges se donne en spectacle

Pierre Desproges explosa sur scène, où poussé par Guy Bedos, il put donner la pleine dimension de son talent. Orfèvre des mots au service d'un humour noir et ravageur, Desproges n'a rien perdu de son mordant, plus de vingt ans après. La marque d'un grand.

lundi 21 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 3/7: Le petit reporter

Tout jeune Desproges travailla pour le journal L'Aurore où il rédigeait des brèves. Jaques Martin l'y repéra, et l'engagea pour son émission Le Petit Rapporteur. Là il rencontra un autre allumé Daniel Prevost, ensemble ils firent plusieurs reportages dont l'ultra célèbre boudin blanc.

dimanche 20 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 2/7: Bonjour ma colère, salut ma hargne et mon couroux, coucou

Avant d'être un homme de scène, Desproges fut un homme de radio, et oeuvra pendant plusieurs années comme procureur dans le Tribunal des Flagrants Délires sur France Inter. Son rôle lui allait comme un gant, et le misanthrope qu'il était pouvait avec humour déverser sa mauvaise humeur, sa colère, sa bile sur les invités de l'émission. Un des grands moments de l'émission fut le réquisitoire de Le Pen. Avec cette question qui deviendra une tarte à la crème pour les humoristes : « Peut-on rire de tout ? »

samedi 19 avril 2008

Une semaine pour Pierre Desproges 1/7: Mon papa à moi riait devant ça.

Début d'une semaine hommage au grand Pierre Desproges avec une première vidéo. Quand j'étais tout petit, Desproges passait à la télé, chaque soir, vers 20h30, ça durait 1m30, et ça faisait rire mon père. Moi, du haut de mes 7, 8 ans je ne comprenais pas bien pourquoi ce type bizarre faisait rire mon père. Il m'inquiétait un peu, surtout le générique avec la pendule. C'est bien plus tard que j'ai compris pourquoi mon paternel se bidonnait. Hasard du calendrier Desproges est mort le jour de l'anniversaire de mon père.

vendredi 18 avril 2008

20 ans

  • 8 mai 1988: Élection présidentielle française. François Mitterrand est réélu.
A part la droite, il n'y a rien au monde que je méprise autant que la gauche.
  • 9 novembre 1989: Ouverture du mur de Berlin, marquant la fin symbolique de la guerre froide.
C'est à cela qu'on reconnait les communistes : ils sont fous, possédés par le diable, ils mangent les enfants et, en plus, ils manquent d'objectivité.
  • 2 août 1990: Début de la guerre du Koweït (1990-1991). Les troupes irakiennes de Saddam Hussein envahissent le Koweït.
Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires.
  • 9 décembre 1991: Traité de Maastricht, qui sera signé en février 1992.
J'essaie de ne pas vivre en contradiction avec les idées que je ne défends pas.
  • 3 novembre 1992: Élection de William (« Bill ») Jefferson Clinton (Démocrate) comme président des États-Unis.
L'adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote.
  • 15 octobre 1993: Le Prix Nobel de la paix est attribué aux Sud-africains Frederik de Klerk et Nelson Mandela.
Dieu a dit : "tu aimeras ton prochain comme toi-même", c'est vrai. Mais Dieu ou pas, j'ai horreur qu'on me tutoie, et puis je préfère moi-même, c'est pas de ma faute.
  • 6 mai 1994: Inauguration du tunnel sous la Manche.
Un gentleman c'est quelqu'un qui sait jouer de la cornemuse et qui n'en joue pas.
  • 7 mai 1995: élection de Jacques Chirac à la présidence de la République française (52,8%) contre Lionel Jospin.
L'élite de ce pays permet de faire et défaire les modes, suivant la maxime qui proclame : "Je pense, donc tu suis."
  • 27 juillet 1996: Attentat d'extrême droite à Atlanta, lors des Jeux olympiques : 2 morts, 111 blessés.
La haine aveugle n'est pas sourde.
  • 27 février 1997: Présentation au Royaume-Uni d'un clone de brebis : Dolly.
S'il n'y avait pas la Science, combien d'entre nous pourraient profiter de leur cancer pendant plus de cinq ans ?
  • 10 décembre 1998: 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
J'adhérerai à SOS-Racisme quand ils mettront un «S» à racisme.
  • 1er janvier 1999: introduction de l'euro dans 11 pays de l'Union européenne.
Les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées des réalités des riches.
  • 12 décembre 2000: La Cour suprême des États-Unis décide l'arrêt des opérations de recomptage, donnant ainsi la victoire électorale à George W. Bush contre Al Gore.
Il y a comme ça des jours où on se demande si Dieu ne boit pas.
  • 11 septembre 2001: Attentats-suicides du World Trade Center et du Pentagone perpétrés avec des avions détournés par des membres d'Al-Qaida.
L'intelligence, c'est le seul outil qui permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur.
  • 21 avril 2002: Premier tour de l'élection présidentielle française. Jacques Chirac (5 665 855 voix, 19,88 %) et Jean-Marie Le Pen (4 804 713 voix, 16,86 %) accèdent au second tour. Le candidat socialiste, Lionel Jospin, est éliminé avec 16,2 %.
Il y a plus d'humanité dans l'oeil d'un chien quand il remue sa queue, que dans la queue de Le Pen quand il remue son oeil.
  • 9 avril 2003: Le régime de Saddam Hussein en Irak tombe après 24 ans d'oppression dictatoriale. Prise du pouvoir par les États-Unis.
Toutes les formes de fascismes m'ennuient. Tous les gens pratiquants m'ennuient, me font peur surtout. Les gens qui croient, qui sont derrière un drapeau. J'ai un peu peur car il faut élaguer pour arriver sur la montagne où l'on va planter son drapeau.
  • 5 juin 2004: Noël Mamère, maire Vert de Bègles, organise le premier mariage homosexuel, malgré l'interdiction du gouvernement.
Si quelqu'un ne voit pas le rapport entre Aragon et Henri III qu'il nous écrive: il a gagné un bilboquet.
  • 2 avril 2005: Décès du pape Jean-Paul II à l'âge de 84 ans, après plus de 26 ans de pontificat.
Suicidez-vous jeune, vous profiterez de la mort.
  • 30 décembre 2006: Saddam Hussein, ancien dictateur de l'Irak condamné à mort pour le massacre de 148 villageois, est exécuté par pendaison.
Tout salaud qu’on soit, on n’est pas moins naïf et susceptible de déceptions.
  • 7 mai 2007: Election de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république française.
J’ai envie de suggérer une hypothèse, selon laquelle la faible participation des femmes sur la scène politique serait le simple mépris qu’elles en ont.
  • 18 avril 2008: Pierre Desproges est mort depuis 20 ans, le temps passe vite quand on s'amuse...
Si ce sont les meilleurs qui partent les premiers, que penser alors des éjaculateurs précoces ?

lundi 14 avril 2008

Charmants menteurs

Il y a quelques années, ne me demandez pas exactement quand, je n'ai pas la mémoire des dates, et j'ai la flemme de me lever pour aller fouiller dans la bibliothèque, il y a donc quelques années j'avais sur ma table de chevet un livre de Jean-Claude Carrière. J'y puisais régulièrement. Son titre Le Cercle des Menteurs. Son contenu : des histoires, des contes, des paraboles, des fables du monde entier. Pour un type qui n'aime rien tant que les histoires, en lire, s'en faire raconter ou en raconter, ce livre était un enchantement. Je l'ai lu dans tous les sens, plusieurs fois, puis, parce que c'est la vie, j'ai fini par le ranger.
Jean-Claude Carrière a du sentir que j'avais besoin de plus d'histoires, et a donc rassemblé dans un nouvel opus d'autres Contes philosophiques du monde entier, soit Le Cercle des Menteurs 2. Presque 400 pages pleines de sagesse, de drôlerie, d'émotion. Des centaines d'histoires plus ou moins longues, venues d'un peu partout, provoquant réflexion, introspection, sourire, et surtout plaisir de la lecture, comme seuls peuvent le provoquer les fables et les contes, par leur simplicité, leur vérité, leur poésie, leur enchantement.
À n'en pas douter ce second cercle, comme son prédécesseur, restera sur ma table de chevet, et j'irais y piocher des histoires le soir avant de m'endormir, des fables le matin ne me réveillant, des contes à tout moment de la journée.

dimanche 13 avril 2008

Les patins de la gloire

D'aucun diront que je suis monomaniaque, mais tant pis, je vais encore une fois faire de la place dans ces pages pour le génial Will Ferrell. Après Ron Burgundy, présentateur vedette, et Ricky Bobby, coureur automobile, le revoilà sous les traits de Chaz Michael Michaels, patineur artistique et sex-addict. Comme d'habitude il s'agit d'un grand crétin, à l'égo surdimensionné, et à la bêtise crasse. Bref un personnage hilarant, parfaitement interprété par le grand Will. Dans Blades of Glory (Les Rois du patin) il est accompagné d'un autre grand imbécile, Jon Heder, patineur blond comme les blés, et innocent comme l'agneau qui vient de naître. Ensemble, après avoir été bannis par leur fédération, ils vont devoir faire équipe pour remporter la médaille d'or des Jeux plus ou moins olympiques en couple.
Reprenant les clichés du buddy movie, et du film sportif, Blades of Glory, est un pur moment de rigolade et de portnawak, traversé par des répliques cultes, et des chorégraphies sur glace qui vous feront changer d'opinion sur le patinage artistique.
Injustement, comme la plupart des comédies US transgressives, boudé dans les salles, la sortie en DVD permettra, je l'espère, au film de trouver un public plus large.
Quoi qu'il en soit, ici, je ne cesserais de clamer haut et fort que Will Ferrell est génial, et le monde entier doit le savoir.

jeudi 10 avril 2008

Gauche/Droite

En lisant dernièrement le blog de Evelyne Louvre-Blondeau, que je ne visite pas uniquement pour les dessins de cul, mais aussi parce qu'il est intéressant, je suis tombé sur une vignette issue d'une histoire de Donald. En y repensant en allant travailler, je vais au boulot à pied, et j'ai une demi-heure pour penser à tout plein de choses, je me suis souvenu que dans mon enfance j'étais abonné au Journal de Mickey et à Pif Gadget. Mes parents m'avaient offert l'abonnement à Mickey, et en réaction à cette lecture américaine et capitaliste, mon grand-père m'avait offert l'abonnement à Pif, publication communiste. A l'époque je me foutais de ces questions politiques, j'étais juste content d'avoir chaque semaine les deux illustrés, et le gadget de Pif.
J'ai donc grandi en lisant les aventures de Mickey, Pif et Hercule, Picsou, Rahan, Mandrake, Pifou... J'aimais surtout Donald et Picsou, ils étaient plus marrants que le lisse Mickey. J'ai toujours eu une préférence pour les râleurs, les méchants, les personnages avec des défauts. J'aimais aussi Mandrake, je rêvais d'être comme lui un grand magicien, pas forcément avec costume et haut-de-forme.
Je lisais les deux magazines, mais si l'on m'avait demandé de choisir, j'aurais gardé Pif. D'abord parce que je le trouvais plus rigolo, mais surtout pour le gadget. Grâce à Pif j'ai fait pousser du soja, et je l'ai mangé, j'ai fait des oeufs carré, épaté mes amis avec les pois sauteurs du Mexique, élevé des poissons microscopiques, et tout un tas d'autres choses plus ou moins éducatives, mais toujours rigolotes.
En y réfléchissant, je ne comprends pas pourquoi, alors que je dévorais les planches de ces deux publications, aujourd'hui je suis aussi peu attiré par la bande dessinée.

lundi 7 avril 2008

Bric à brac en vrac

J.O. Entre le mois de juillet 2002 et ce début d'année 2008 la Chine a connu un coup d'Etat et est devenue une dictature communiste. C'est ce que l'on pourrait penser en entendant les politiques s'affoler à 3 mois des Jeux olympiques, dont l'attribution à Pékin en 2002 n'avait pas provoqué de remous particuliers. Si la démarche de Reporters Sans Frontières est louable indispensable, et s'inscrit sur la durée même si elle a été mise en lumière en raison des massacres au Tibet, celle des politiques intervient un peu tard, et n'a que peu de chance de provoquer le moindre changement en Chine. Que dire du badge que porteront les athlètes français où est inscrit un superbement consensuel "Pour un monde meilleur". S'ils veulent se diversifier, je leur propose "La guerre c'est mal", ou "La torture c'est pas bien", ou encore "Il faut être gentil les uns avec les autres". Le gros Douillet était parfait dans le Grand Journal de Canal indigné des manifestations, et des manifestants qui ont terni l'esprit olympique, mais sans s'indigner trop de la situation en Chine, il faut pas pousser non plus.

Le péril jeune . Après les répulsifs chimiques anti SDF dans la ville d'Argenteuil, ce sont nos amis belges qui ont trouvé un moyen d'écarter les jeunes des halls d'immeuble ou d'autres endroits où ils ne sont pas les bienvenues. Ce procédé à base d'ultras sons perceptibles uniquement par les personnes de moins de 25 ans provoque migraines chez les élèves d'un lycée qui ont la malchance de se trouver à proximité d'une banque qui utilise le système Mosquito. De quoi se plaignent-ils aussi, les banques ne veulent pas de leur argent, que les jeunes peuvent continuer à dépenser dans des slims, du gel ultra fort, et des leçons de tektonik.

Enceint. Dans L'événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la lune de Jacques Demy, Marcello Mastroianni tombait enceint. L'idée fut reprise par la suite dans d'autres films avec plus ou moins de talent. Ce qui n'était qu'un délire scénaristique est devenu réalité il y a peu. Thomas Beatie pour pallier à l'infécondité de son épouse s'est fait inséminer artificiellement. Il faut préciser que Thomas Beatie est né femme, et est devenu homme après diverses opérations de reconstruction. Ayant gardé ses organes reproducteurs féminins, il a pu, après avoir arrêté son traitement hormonal, commencer sa grossesse.
"Qu'est-ce que cela fait d'être un homme enceint? C'est incroyable! En dépit du fait qu'une vie grandit à l'intérieur de mon gros ventre, je suis toujours l'homme que je suis" déclara-t-il.

Moïse Charlton Eston est mort. C'est un grand acteur qui disparait, l'homme qui joua Moïse dans les Dix Commandements, qui fut Ben Hur, qui joua dans la première version de La Planette des Singes, ou dans Soleil Vert. Bref une figure du cinéma hollywoodien. Mais c'était aussi un réactionnaire de première catégorie, contre l'avortement, président de la NRA (l'association pour la défense des armes à feux aux USA). Alors R.I.P. Charlton, et chouette un républicain obtu en moins.

vendredi 4 avril 2008

Tristes gangsters

C'est un film étrange qui n'a pas d'équivalant dans le paysage cinématographique français. Un film à sketches, en noir et blanc, au format 1:35 (en gros, l'image est carrée). C'est un film qui ne passera sur aucune chaine française à part Canal. C'est un film déclaration d'amour au cinéma. Bourré de références et de citations. Sous le vernis du film de genre. C'est donc le genre de film qui devait me plaire.
Hélas !
J'ai toujours rêvé d'être un gangster n'est pas un film de genre comme pourrait l'indiquer son titre, qui est la première phrase du film Les Affranchis, comme pourrait le laisser penser son affiche sur laquelle Anna Mouglalis seins nus allaite son fils, un flingue glissé dans le pantalon, comme pourrait le faire croire les premières secondes où l'on voit Edouard Baer, bas sur la tête, s'avancer vers une cafétéria pour la braquer, et se prendre un poteau. Car si ce n'est pas un film de gangsters, ce n'est pas non plus une comédie, ni rien d'autre, c'est un nouveau film qui tourne à vide, et qui en plus prend la pose. La pose auteur avec un très beau noir et blanc et un format inusité. Ce bel écrin ne contient pas grand-chose, des acteurs certes talentueux, mais qui n'ont pas grand-chose à faire, ni à dire, des chanteurs vieillissants (Arno et Alain Bashung) venus faire une panouille sans intérêt, sans saveur, sans enjeu, des acteurs ayant passé le cap du viellissement (Jean Rochefort, Roger Dumas, Laurent Terzief, Jean-Pierre Kalfon et
Venantino Venantini) sympathiques, attachants, mais qui semblent être perdus dans cette galère, perdus dans un film en roue libre.

Il n'y a guère que le deuxième sketch, deux belges kidnappeurs amateurs se retrouvant avec une ado suicidaire sur les bras, et un zèbre en peluche. C'est le seul segment avec des personnages qui ont un peu d’épaisseur, une histoire, du mouvement, des dialogues qui ne sont pas que des mots d'auteur (mauvais mots d'auteur). Le seul segment qui aurait pu faire un film, un long, parce qu'à la fin il pourrait encore se passer des choses, on aimerait rester un peu plus dans cet appartement miteux, avec ces personnages attachants.

Samuel Benchetrit aime le cinéma, c'est évident, il aime les films et les auteurs, mais il n'est pas à la hauteur d'un Tarentino pour écrire des dialogues décalés, pas à la hauteur d'un Jarmush pour arriver à faire en quelques mots, quelques images faire exister une scène et des personnages, ou un Gondry pour arriver à faire partager cet amour du 7e art en alignant des références et des clins d’oeil.

J'ai toujours rêvé d'être un gangster est un film vain et vide qui se cache mal sous un joli emballage.

jeudi 3 avril 2008

Dans ma DVDthèque #1: Let Bartlett be Bartlett

Du temps de la VHS (pour les plus jeunes lecteurs de ce blog, il fut un temps où le DVD n'existait pas, et il y a encore plus longtemps, avant même les CD, la musique était enregistrée sur des disques en vinyle, j'ai connu cette époque-là, c'est vous dire si je suis vieux), je n'avais pas beaucoup de séries sur mes étagères. D'une part parce que je n'avais pas beaucoup d'argent à dépenser, et d'autre part parce que ça prenait beaucoup de place. Cela ne me posait pas plus de problème que cela. D'abord, le choix était limité, seules quelques séries populaires avaient le droit à une sortie en vidéo, et puis il y avait peu VO, dans ces conditions il était plus avantageux d'enregistrer les programmes directement à la télé. Parfois je craquais pour une intégrale, comme pour Le Prisonnier, ou Chapeau Melon et Bottes de Cuir. J'étais d'ailleurs très fier d'avoir l'intégrale des aventures d'Emma Peel sur mes étagères, d'autant plus que cette intégrale était sortie vendue dans une mallette en cuir (mallette que j'ai toujours même si elle ne ferme plus) et avec un parapluie arborant les silhouettes de Steed et Peel. Tout cela m'avait couté un bras, mais je m'en foutais complètement.
Quand le DVD est arrivé, et que j'ai eu les moyens de m'acheter un lecteur, un tout autre univers s'ouvrait devant moi. Non seulement la finesse des DVD me permettait d'en mettre plus chez moi, et en plus toutes les séries que j'aimais m'arrivaient enfin en VO. Si dans les premiers temps les choix étaient limités aux séries que j'avais déjà en VHS, et que donc j'avais déjà vu, avec le temps des séries plus ou moins inédites apparurent.
Ce fut le cas de The West Wing (A la maison blanche). J'ai été dès la première diffusion par France 2 sous le charme de cette série. À l'époque c'était en VF, le vendredi soir vers 22h30, et en plein été. J'aurais dû passer à côté. Pourtant, j'ai sacrifié mes vendredis soir, car, après avoir vu les deux premiers épisodes, j'étais accro. Accro aux personnages, aux dialogues, et surtout à Bartlett, ce président idéal dans cette vision idéalisée de la politique. Addiction contrariée par notre cher service public, la diffusion s'arrêta à la fin de l'été, et de la première saison, sur un clifhanger (un attentat contre le président Bartlett) et ne repris jamais sur France 2. Le sériephile que j'étais attendit en vain, jusqu'à ce que les DVD arrivent. Tout d'abord la saison un, que j'avais vue trois ou quatre fois à l'époque (et enregistré sur K7 en VO sur Sérieclub) puis la saison deux inédite. Par la suite je n'ai plus jamais suivi The West Wing à la télé, et toujours en DVD, acheté au fur et à mesure de leur sortie aux USA. J'ai même poussé le vice (car je suis un type vicieux) jusqu'à remplacer les deux premières saisons dont les coffrets zone 2 qui n'étaient pas en accord avec le design les autres par leurs équivalents zone 1. L'alignement est du plus bel effet.

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