lundi 20 novembre 2006

Toiles

Les temps sont durs. Je ne parle pas du temps qu’il fait, la pluie et le froid c’est tout ce qu’il y a de plus normal en cette fin novembre. Non il s’agit de cette ambiance pas nette de pré-campagne électorale. Sarkozy prend de plus en plus de place et d’assurance, jusqu’à presque mordre Alliot-Marie quand elle ose le contester. Je ne dirais rien de Dieudonné qui rejoint le Front National, comme l’a dit Farrugia, je l’aimais bien de son vivant. Pas facile d’avoir le moral, à moins d’être sympathisants de Ségolène Royale. Ou d’aller au cinéma.
Parce qu’en cette fin d’année il y a de quoi se réjouir pour au moins deux raisons.

Tout d’abord par d’ordre d’apparition sur les écrans Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro. Le réalisateur de deux films adaptations de comic, Blade 2 et Hell Boy, s’en revient en Espagne et dans la période franquiste après L’échine du Diable, et fait une nouvelle fois se croiser Histoire et fantastique, enfin pas exactement se croiser, plutôt marcher côte à côte les monstres de la vraie vie et les créatures de l’imaginaire, avec entre les deux une fillette qui se soulage de fréquenter les premiers en s’en allant dans le monde des seconds. Fable sur le pouvoir et la nécessité de maintenir la part d’imaginaire dans le monde, Le Labyrinthe de Pan est un film indispensable, d’une beauté formelle à couper le souffle, et d’une force dans son histoire que vous laisse des traces pour longtemps dans la tête, et l’envie d’y retourner à peine sorti de la salle. Injustement ignoré du dernier Festival de Cannes, où il mal vu de distingué un film de genre, je ne saurais que trop vous conseiller d’aller vous perdre dans ce labyrinthe, quand vous en sortirez, vous ne l’oublierez pas.

Dans un tout autre genre, mais tout aussi efficace pour chasser les idées noires et le cafard qui peuvent s’installer quand le ciel se fait plus bas et plus gris, Borat. Précédé d’un buzz d’enfer, et accompagné de l’Amphore d’Or gagnée au dernier festival du film Grolandais (gage de qualité) ce film est une bombe pour les zygomatiques. Faux documentaire sur les USA, vraie pantalonnade enchainant les gags potaches, les scène instantanément culte (les déclarations lors du rodéo, le combat de catch, le dîner...) Borat est un pur bonheur de comédie, pas très fin, très souvent en dessous de la ceinture, mais dans ces temps du retour à l’ordre moral, du politiquement correct et de l’aseptisation du rire, ça fait du bien. En plus, je suis sur qu’il n’a pas du faire rire Sarkozy grand ami des USA, et Royale gardienne des bonnes manières et du bon goût.

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