lundi 15 octobre 2007

Hypothèque sur l'apothicaire

Avez-vous entendu parler des projets de déréglementation des pharmacies ? Non. C'est normal, il y avait la coupe du monde de rugby, et l'équipe de France occupait toute la place qu'elle méritait, mais aujourd'hui qu'elle s'est fait sortir par les Anglais (thank you) le sujet devrait trouver enfin la place qu'il mérite.
Si jamais ce n'était pas le cas, permettez-moi de vous éclairer. Les pharmaciens après des années d'études ont les compétences pour vendre des médicaments, dont la prise peut se révéler dangereuse, et offre un conseil médical qui évite à certains une visite chez un médecin. Il y a en France une pharmacie, y compris dans les villages les plus reculés. En moyenne chaque français peut trouver une officine à moins de 6 minutes de son domicile. Mais selon notre Omniprésident, il existe en France des professions qui bénéficient d'une rente de situation. Dont les pharmaciens qui bénéficient du monopole de la distribution des médicaments à vignette. Les pharmaciens profiteraient d'un système pour s'en mettre plein les poches.
Pour remédier à cela, et pour répondre aux exigences de l'Europe qui s'oppose à toute forme de monopole, le Président Sarkozy propose une déréglementation. À savoir que le monopole de la distribution des médicaments ne soit plus entre les mains des pharmaciens. Ce changement des règles de distribution pourrait voir apparaître des chaînes privées de distribution, voire des pharmacies discount. Dans cette situation comment une pharmacie de village, qui vendrait forcement les médicaments plus cher qu'un grand réseau de distribution, pourrait-elle résister, de la même façon que les petits commerces ont peu à peu disparu face au rouleau compresseur des grandes surfaces. Au-delà de la disparition d'un nouveau « service public » ou profit de grand groupe financier comme c'est déjà le cas dans d'autres pays européens, il y a le risque de trouver des médicaments dans les rayonnages des grandes surfaces, moins cher certes, mais sans le conseil d'un vrai pharmacien.
À l'heure où l'Uberprésident Sarkozy voudrait forcer les médecins à s'installer dans des zones de soi-disant désertification médicale, quel serait l'intérêt pour un patient d'aller voir un médecin près de chez lui, s'il ne peut trouver les médicaments qui lui sont prescrits dans son village. À moins que ce ne soit une nouvelle fois pour faire plaisir à ses amis du CAC 40. Mais je n'ose y penser.

Une analyse plus poussée

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