jeudi 25 janvier 2007

Mort d'un honnête homme

Il est des hommes qui vous réconcilient avec la politique. Des hommes qui ont du coeur, du courage, des idées, et qui ne placent pas leurs ambitions personnelles au dessus de tout le reste.
Alors que la France agitée par une campagne présidentielle où la forme à plus d'importance que le fond, où les deux candidats principaux (ou du moins les deux favoris des médias) n'ont, pour l'instant, ni l'un ni l'autre annoncé de vrais programmes, et draguent les électeurs à coup de petites phrases, d'effets d'annonce et de manches, et d'apparition médiatique calibrée destinée à les faire passer pour ce qu'ils ne sont pas, à savoir, deux personnes dévorées par l'ambition prête à tous pour arriver à leur fin, sans savoir ce qu'ils feront du pouvoir qu'ils espèrent se voir confier, donc en ces heures peu réjouissantes pour la politique, un homme politique intègre vient de mourir.
Jean-François Deniau était l'antithèse de ces deux candidats, homme de lettres et d'honneur, humaniste, amoureux de la mer, écrivain talentueux, il a fait de la politique pour défendre des idées (que je ne partageais pas toujours), et oserais-je le dire, défendre une vision, dont celle de l'Europe (il participera à l'élaboration du Traité de Rome). Plusieurs fois ministre, diplomate, ouvert sur le monde, il n'a jamais fait "carrière", ne s'est jamais compromis pour satisfaire une ambition personnelle, démissionnant de l'UDF quand certains de ses "camarades" de parti furent en 1995 élus président de région avec les voix du FN. À ces sombres manoeuvres politiciennes, il préféra retourner sur la mer, et dans l'écriture.
Jean-François Deniau est mort à 78 ans d'un cancer des poumons. Cela ne fera pas la une des journaux, comme pour l'abbé Pierre, pourtant comme lui il était un homme de coeur, de courage et d'idées. Un honnête homme.

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