jeudi 18 janvier 2007

Philippe Caubère est Grand...

Depuis plus de 20 ans, Caubère raconte sa vie sur les planches. Il y eut d’abord en 81 La Danse du Diable, qui vit la naissance de son double théâtral : Ferdinand Faure. Puis entre 86 et 93 il joua les 11 chapitres du Roman d’un Acteur, fresque démesurée de plus de 33 heures, où seul en scène, dans laquelle il joua tous les personnages et bien d’autres choses encore (téléphone, avion, 2CV, ...). Oeuvre poétique et burlesque, intime et universel, Le Roman d’un Acteur, est un récit amoureux, une plongée dans les mystères de la création artistique, un voyage de l’adolescence à l’âge adulte, et une autobiographie rêvée. Après avoir joué une dernière fois ces spectacles devant les caméras de Bernard Dartigues (ce qui nous permet d’avoir aujourd’hui les 8 premiers chapitres en DVD, et je ne vous dis pas combien j’attends la sortie du dernier coffret) Caubère fit une pause dans la biographie de Ferdinand Faure pour jouer des spectacles sur Aragon (en 96), d’après André Suarès (en 99) ou sur le torero Nimeno II (Recouvre-Le de lumière en 2002).
Mais il n’en avait pas fini avec son double, et il revint sur scène avec six spectacles entre 2000 et 2006, constituant L’Homme qui Danse, évoquant sa mère, 1968 et Ariane Mnouchkine et le théâtre.
Sur scène Philippe Caubère emplit l’espace, nous fait rentrer en quelques minutes dans son univers, rend palpable la multitude de personnages qu’il incarne. Ils prennent vie devant nos yeux grâce à un accent, une gestuelle, un détail, nous oublions alors que Caubère est seul sur une scène vide. Nous voyons les décors apparaitre, Max, Bruno, Clémence, Jean-Claude, Ariane et tous les autres (y compris Dieu) évoluer sous les marronniers de la Cartoucherie, sur la Croisette à Cannes, dans la Cour des Papes à Avignon.
Sur scène Caubère est grand...
... dans Truands moins. Ce n’est sans doute pas entièrement de sa faute. Il lui aurait peut-être fallu un metteur en scène pour le canaliser, pour que cette force brute qu’il insuffle à son personnage ne déborde pas partout, le rendant caricatural, et souvent à la limite du ridicule. Il aurait fallu un réalisateur d’une autre trempe, un qui sache ce qu’il voulait faire de son film, un polar noir, dur, violent, ou une oeuvre melvillienne, épurée, introspective, cérébrale.
Alors, oui je suis déçu. Caubère est trop rare au cinéma (le dernier film dans lequel il a joué était Le Chateau de ma Mère en 89. Il ne me reste plus qu’à attendre la sortie des derniers DVD du Roman d’un Acteur, et qui sait, peut-être un jour, la sortie de ceux de L’Homme qui Danse

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