Encore Sarko !
Je sais, ça fait beaucoup. Mais le bougre occupe tellement le terrain, et dit tant de connerie, qu'il est difficile de ne pas en relever une de temps en temps.
Le président du pouvoir d'achat s'est donc répandu par deux fois, au Vatican et à Ryad, sur Dieu et la religion. Par deux fois il a ébranlé les bases de la laïcité.
Devant Benoit XVI, le pape du retour au traditionalisme, à la messe en latin et aux doctrines d'avant Vatican II, Sarkozy, en plus de consulter ses SMS après être arrivé 20 minutes en retard, a dit que "dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance". Autant dire que les institutrices sont disqualifiées d'office, leur nature féminine aurait tendance à pervertir les valeurs.
Au-delà de la blague, cette déclaration est injurieuse pour les instituteurs, dont les compétences sont remises en cause, et pour le principe de laïcité, instaurée au XIX° siècle par Jules Ferry, en retirant aux soutanes le monopole de l'instruction afin d'éviter que les jeunes enfants ne soient endoctrinés, et qu'ils puissent choisir librement de croire ou pas. Les valeurs enseignées par les instituteurs laïcs sont celles de l'ouverture d'esprit, du respect des croyances, et de la liberté d'opinion. En quoi ces valeurs seraient moins nobles, moins importantes, et moins bien transmises du fait que les instituteurs non pas fait le choix du sacrifice...
Non content de son discours à Rome, le président Sarkozy en a remis une couche lors de son voyage dans les Émirats. Dans ces pays musulmans, le président à réaffirmer haut et fort son attachement à la religion, et la supériorité du croyant sur le non-croyant.
"Finalement, le Dieu unique des religions du Livre.
Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le cœur de chaque homme.
Dieu qui n’asservit pas l’homme, mais qui le libère.
Dieu qui est le rempart contre l’orgueil démesuré et la folie des hommes.
Dieu qui par-delà toutes les différences ne cesse de délivrer à tous les hommes un message d’humilité et d’amour, un message de paix et de fraternité, un message de tolérance et de respect."
Cette envolée, ce presque prèche, est en contradiction, une nouvelle fois, avec les valeurs de la république laïque qu'est la France. La laïcité, ni positive, ni quoi que ce soit d'autre, le terme ce suffit à lui même, la laïcité donc, ce n'est pas le refus de la religion, la lutte contre la religion, mais la liberté donnée à chacun de choisir. De croire, ou pas. La liberté de vivre ses croyances, quel que soit la religion ou le culte choisi. L'assurance qu'aucune religion ne sera favorisée, ou défavorisée. L'absence de pression de la part des autorités publiques pour qu'un culte soit encouragé.
Le discours de Sarkozy est non seulement une offense aux non-croyants, qui en l'absence de Dieu dans leur coeur ne pourraient pas être libre, de pourraient pas comprendre la fraternité, la tolérance et le respect, il est également une offense aux principes républicains, le président de la République française se faisant porte étendard de la religion (catholique en l'occurrence, même si aucune référence directe n'y est faite).
Jamais De Gaulle, pourtant fervent catholique n'a fait allusion à la religion, Chirac en son temps s'est fait aussi défenseur des principes de laïcité. Ces principes qui sont au coeur de la République. Je ne crois pas. Et j'aimerais continuer à le faire, sans être considéré comme un sous-citoyen, voire un sous-homme.
lundi 21 janvier 2008
Oui, je ne crois pas
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2 commentaires:
Bonsoir mon chef bien aimé !
Je voulais te dire qu'enfin aujourd'hui j'ai pu écouter ta chanson de la semaine, ça ne marchait pas les jours précédents. Je ne connaissais pas R. Wainwright, j'ai trouvé ça super bien, merci de m'avoir fait connaître !
J'espère que tu vas bien et que le travail à l'établissement n'est pas trop pénible.
A bientôt, et n'hésite pas à me donner de croustillantes anecdotes de l'établissement s'il y en a.
Ja mata! (à la prochaine en japonais).
"Ensemble, tout devient possible" qu'il disait... même s'en prendre aux chiens d'infidèles tranquillou, dis donc :p
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