dimanche 15 février 2009

L'Amérique, l'Amérique...

Barack Obama est entré dans le bureau ovale de la Maison Blanche depuis moins d'un mois, redonnant espoir en des États-Unis qui avaient perdu tout crédit grâce au Président Bush. Avec un certain à propos deux ouvrages de Jean-Paul Dubois viennent de ressortir en poche, L'Amérique m'inquiète et jusque-là tout allait bien en Amérique, recueil de chroniques, récit de voyage, radiographie des États-Unis sur plus d'une décennie. Regard amusé, horrifié, scandalisé, sur ce pays qui fascine autant qu'il dégoûte.
Des prisonniers en attente de l'injection létale au tremblement de terre de Los angeles de 1997, du procès de O.J. Simpsons à l'émasculation de John Wayne Bobitt, des fous de Dieu au sexooliques anonymes dans le premier volume Jean-Paul Dubois trace le portrait d'une Amérique excentrique ou tout semble plus grand que nature, où les comportements sont exacerbés, une Amérique qui serait comique si elle n'était pas si puissante, si pesante, si influente sur le reste du monde.
Le second volume s'étale de 1996 à 2004, et s'ouvre dans le New York post 11 septembre, et donne une vision encore plus déprimante de la première puissance mondiale. Car, si la série de chroniques qui suit cette ouverture New-Yorkaise recèle son lot de farfelus et de cocasseries, ( un vendeur de parcelles sur la Lune, parc d'attraction qui fait de vous une célébrité pour un soir, la réincarnation de Napoléon attendant les extraterrestres, organisateur d'enlèvement) cette partie légère laisse vite la place à l'Amérique de la sécurité à outrance, des shérif fou, du système de santé qui laisse les malades mentaux entre les mains sur système pénitentiaire, de l'extrême pauvreté, du surarmement, de la peur. Cette Amérique qui avant de porter Barack Obama à la présidence l'avait fait deux fois pour Georges W. Bush. Jean-Paul Dubois nous présente la montée de l'intégrisme religieux, des valeurs les plus rances de ce pays. Cela était amusant dans le premier volume, mais après l'introduction sur les cendres du World Trade Center, chaque excentricité de cette Amérique porte les germes de ce que seront les huit années du gouvernement Bush.
Malgré tout l'espoir mis en Barack Obama, on peut se demander, après un tel portrait de ce grand pays, s'il sera capable de le changer en profondeur, et faire oublier ce shérif si fier e maltraiter les pensionnaires de son pénitencier, ou cet homme si fier d'avoir économisé 5000$ pour les offrir au premier membre de son association ayant "légalement" tué un malfaiteur.

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