mardi 29 avril 2008

dleifrevolC

Vous vous souvenez de Cloverfield, le film à gros budget filmé comme un pied en caméra subjective. J.J. Abrams cherchait avec cette bouse à renouveler le genre du film de monstre. Il ne réussit qu'à me faire vomir. Sur le même principe [Rec], de Paco Plaza et Jaume Balaguero, renouvelle le survival avec zombie, et fiche une vraie frousse au spectateur.

Une jolie journaliste filme le quotidien d'une brigade pompier de Barcelone. Rien de bien passionnant à se mettre sous l'objectif de la caméra, jusqu'à ce que des secours soient demandés dans un immeuble où une vieille femme pousse des hurlements dans son appartement. Sur place la simple intervention de routine se transforme en plongée en enfer. L'immeuble est condamné par les forces de police, les occupants menacés par des zombies hargneux, et le simple reportage devient le témoignage d'une virée dans l'horreur.

Là où Cloverfield perdait de vue après dix minutes l'intérêt de la caméra subjective, [Rec] en use jusque dans ses derniers retranchements. Le monde n'existe que par l'objectif de la caméra, et tout ce qui n'est pas dans le cadre devient rapidement sujet à inquiétude. Le hors champ est effrayant par le simple fait qu'ici il n'existe pas de contre-champs, de plan de coupe, d'insert. Le danger peut surgir de n'importe où devant la caméra, prenant le caméraman par surprise, tout comme le spectateur. Pour autant les réalisateurs n'abusent pas d'effets de surprise. Ils jouent plus sur le décadrage et les effets sonores. Plutôt que de faire trembler la caméra en permanence pour donner une impression de direct, c'est le son qui à plusieurs reprises saute, se distord, disparaît quand le caméraman court, trébuche ou heurte des objets. Effets sonores d'autant plus inquiétants que le film est dépourvu de musique, et que les zombies se manifestent hors champ par des grognements.

[Rec] fiche la frousse, et c'est peu le dire, dans une montée en crescendo de l'horreur, empruntant les codes du survival(un lieu clos et une menace omniprésente), et des derniers films de zombies (comme les deux 28 plus tard), il leur donne une nouvelle dimension en applicant les règles de la télé-réalité et du reportage. Jouant sur l'économie là où Coverfield voulait nous en mettre plein la vue, prenant le temps de poser une ambiance et des personnages, là où Cloverfield n'était qu'agitation et caractères unidimensionnels, le film de Paco Plaza et Jaume Balaguero prouve que le cinéma ibérique est l'un des plus créatifs et imaginatif.

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