mardi 26 février 2008

Vide et vidé

Les jours se suivent et se ressemblent dans les salles obscures. Après le très décevant Paris, voici le très nul Cloverfield. Bon cette fois-ci j'étais prévenu, mais comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois. Tant pis pour moi, ça m'apprendra à être curieux.
Il y a deux façons d'aborder Cloverfield. Soit on y voit un nouveau film de monstre style Godzilla. Soit on l'aborde par l'aspect formel du projet. Quel que soit l'angle d'attaque, il n'y a pas grand-chose à en tirer. En tant que nouveau film de monstre, Cloverfield, n'apporte pas grand-chose. Une grosse bébette bien méchante, arrivée de nulle part, à moins que ce soit d'ailleurs, attaque New York, décapite la statue de la Liberté et comme le World Trade Center est déjà à terre, elle fait tomber l'Empire State Building. Dans la rue des gens hurlent, courent, l'armée est dépassée, et un groupe de copains tente de survivre. Rien d'original vous en conviendrez.
Si l'on prend le côté formel, il y a plus à dire. JJ Abrams producteur malin de Alias et Lost a eu la bonne idée de recycler Youtube au cinéma. A l'heure où tout le monde ou presque possède une caméra numérique et peut donc filmer tout et n'importe quoi avant d'en faire profiter le monder entier grâce aux plateformes de partage sur l'internet, il part du principe que si New York était attaqué, il y aurait bien un petit malin pour suivre tout cela avec une DV. Nous voilà donc embarqués avec un cameraman amateur et donc maladroit. La caméra bouge dans tous les sens, filme à l'arrache, cadre n'importe comment. Et ça marche. 10 minutes. Passée la surprise de l'attaque, les premiers instants de panique vécus de l'intérieur, le procédé tourne à vide. Et le film avec. Parce que l'idée à des limites (pas de montage, pas de mise en scène, une action tributaire de ce que peut filmer la DV), et qu'au lieu de les assumer Matt Reeves (le vrai réalisateur) les contourne (utilisation d'écran de télé pour apporter des infos), s'en fout (le monstre est toujours là où vont les acteurs), et au final tout cela n'est plus qu'un gadget. Le pire c'est que le procédé se retourne contre le film, puisqu'il désarmorce la tension et le spectaculaire, sans pour autant créer une vraie empathie envers les victimes. Les personnages ne sortant jamais de leurs caractéristiques (le jeune premier, le bon copain, la fille au caractère trempée...) et restent jusqu'au bout des silhouettes unidimensionnelles auxquelles on ne s'identifie pas.
C'est barbouillé, à deux doigts de vomir que l'on ressort de la salle. La tête vide et l'estomac sur le point de l'être.
Et en plus, on nous promet une suite. Préparez les sacs à vomi.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais t'as vomi ou pas, en vrai ?
Speedfinger

Arnaud J. Fleischman a dit…

Vomi ou pas, ce n'est pas bien important. Tout ce qui compte, c'est que ce film est une grosse daube

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