lundi 25 février 2008

Vide

Il faut défendre les grands films malades. Il faut aussi de temps en temps dire quand ils sont trop malades pour être sauvés.
Pourtant, en voyant l'affiche de Paris puisque c'est du dernier Klapisch qu'il s'agit, donc en voyant l'affiche on pouvait croire, espérer en avoir pour son argent. Imaginez: Binoche, Duris, Luchini, Dupontel, Cluzet, Viard, et bien d'autres encore, et pas que des tocards. Un casting à faire rêver. Mais avec les meilleurs acteurs du monde, si on n'a pas de scénario, pas d'histoire à raconter, pas de point de vue à partager, bref si à tous ces acteurs on ne leur donne pas du grain à moudre, on n’en fait rien, ou si peu.
Oui c'est beau un générique comme celui-ci, mais pour faire quoi ? Raconter le vrai Paris, nous montrer les vrais gens. Parce que bien sûr tous les vrais gens de paris habitent dans de beaux appartements avec vue sur la Seine, le Père Lachaise, ou la Tour Eiffel, qu'ils soient danseur malade, prof de fac, architecte, ou étudiante. Passons. Ce n'est pas le sujet.
Le sujet, c'est que justement il n'y en a pas. Un danseur malade qui observe la ville et ses habitants, leur invente des histoires, c'est que nous vendait plus ou moins la bande-annonce. Belle idée. Mais voilà, elle n'est pas dans le film. Et le danseur malade se contente de poser devant sa fenêtre en regardant passer les jours et les saisons. Pas très excitant comme idée. Encore lui il a un rôle à défendre, des dialogues, un semblant d'épaisseur. C'est normal, Duris est l'acteur fétiche de Klapaisch. Pauvre Viard qui doit se contenter de trois scènes ridicules. Pauvre Cluzet qui malgré tout son talent, et il en a, n'a rien pour faire vivre son personnage qui ne fait que passer, sans exister. Ils sont nombreux dans ce cas à ne faire que passer, sans rien dire ou si peu, un petit tour et puis c'est tout. Un petit cliché et puis s'en va. Comme Julie Ferrier qui meurt sans raison, sans que l'on ait eu le temps de s'attacher un peu à son personnage pour que cette mort nous fasse ressentir un petit quelque chose. On passe devant son corps sans vie comme les autres personnages du film, en se disant que c'est triste et en l'oubliant deux secondes plus tard.
Klapisch enfile les clichés, les personnages unidimensionnels, les scènes sans arriver à faire un film. Sans arriver à trouver quoi dire, quoi nous dire. Encore un film choral avec un beau casting, mais qui tourne à vide.

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