dimanche 16 mars 2008

Barbare

Les progrès techniques quand ils sont dans de bonnes mains peuvent être une très bonne chose. Robert Zemeckis est devenu un spécialiste de la motion capture, ce procédé qui permet d'enregistrer les mouvements d'acteurs, ainsi que leurs expressions faciales, pour ensuite les utiliser pour "fabriquer" des modèles en images de synthèse. Déjà utilisé par Zemeckis dans Polar Express, et dans le l'excellent Monster House produit par le même Zemeckis, le procédé trouve toute sont utilité dans le magnifique Beowulf.
Adapté de la légende de Beowulf, poème médiéval de référence en Angleterre, considérer comme le plus ancien texte en anglais, Zemeckis utilise les techniques de la motion capture et de l'image synthèse pour créer un univers de fantasy comme jamais il ne nous avait été donné d'en voir sur grand écran. Poussant jusqu'au limite la technique, il s'en sert pour nous entrainer dans une fable sur l'ivresse du pouvoir, la puissance des légendes et la fin des mythes anciens. Au-delà de la prouesse technique, que l'on oublie rapidement, c'est aussi un vrai film barbare, violent, charnel, comme il en existe peu, comme il n'en existe plus. Car même si rien de ce qui est à l'écran n'est vrai, si tout sort des entrailles d'ordinateurs, tout devient crédible en quelques minutes, et les personnages de synthèse prennent une épaisseur en une seule scène. Epaisseur à la fois psychologique, mais aussi physique. Car si l'on peut avoir des réserves sur le réalisme du rendu des personnages (la technique n'est pas encore parfaite), ils existent tous, que ce soient les premiers rôles, comme les "figurants".
Jouant des images de synthèses pour aller au-delà de ce que des acteurs pourraient faire (les combats de Beowulf contre les différents monstres sont des morceaux de bravoure) ou montrer (le vieux roi apparait presque nu, tout en chair, et bourrelets, Beowulf combat Grendel nu, et Angelina Jolie sort dans le plus simple appareil des eaux) Zemeckis porte le scénario de Neil Gaiman et Roger Avary, épopée flamboyante et vraie réflexion sur les légendes, par une mise en scène superbe, traversée par des scènes d'une beauté confondante, des combats grandioses, des décors hallucinants, arrivant à rendre crédible ce Danemark de conte et légende, ces monstres gigantesques et ce héros plus grand que nature.
Dans un cinéma de plus en plus aseptisé, formaté, lisse, les effusions de sang, les allusions sexuelles, et les héros bad ass, ça fait du bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est quoi un héros bas ass ??

Arnaud J. Fleischman a dit…

Un héros bas ass c'est un héros bas du cul.
Un héros bad ass c'est un héros qui ne fait pas dans la dentelle, méchant, violent, un type pas bien quoi, mais un héros tout de même

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