mercredi 12 mars 2008

La beauté de la peur

N'en déplaise à certain pisse-froid, l'Espagne du cinéma ce n'est pas que Pedro Almodovar. Une vague de réalisateur talentueux a envahi les écrans ces derniers temps, avec comme particularité d'être des cinéastes de genre. Alex de la Iglesias, Macho Cerda, ou encore pas vraiment espagnol, mais au moins hispanisant Alfonso Cuaron et Guillermo Del Toro. Dernier à arriver sur nos écrans, parrainé par Del Toro, Juan Antonio Bayona nous invite à L'orphelinat. Auréolé de 4 Goya (César du cinéma ibérique) et d'un succès populaire sans précédent, ce film prouve une nouvelle fois le talent des cinéastes outre-pyrénéens pour créer des univers envoutants, et des films populaires.
Revenant dans l'orphelinat qui à abrité son enfance pour en faire un centre pour enfants malades, une mère doit faire face à la disparition de son fils adoptif. Refusant sa mort, elle va investir le monde imaginaire de son enfant pour ne pas sombrer dans la dépression.
Jouant sur les figures du film de fantômes et de maison hantée, L'orphelinat est avant tout une plongée dans le monde de l'imaginaire comme refuge contre la dureté du monde. Un peu comme dans Le Labyrinthe de Pan un autre monde celte inquiétant, mais porteur d'espoir devient le moyen de résister à la noirceur de la réalité. Refusant de donner des réponses Bayona mélange explication rationnelle et interprétation paranormale, et laisse au spectateur le choix, croire ou pas, accepter l'idée du merveilleux ou le refuser pour rester les deux pieds sur Terre.
Du cinéma comme oeuvre d'émerveillement et de réflexion, film de genre au service d'une histoire forte et belle, oeuvre populaire (au moins en Espagne) sans effets tonitruants, L'orphelinat prouve une nouvelle fois que c'est dans le cinéma de genre que l'on trouve aujourd'hui les plus belles oeuvres.

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