vendredi 7 mars 2008

Rêver, peut-être

Je n'aime pas trop raconter mes rêves. Essentiellement parce que je trouve qu'il n'y pas plus chiant que les rêves des autres. La phrase n'est pas de moi, je l'ai entendu dans un spectacle de Philippe Caubère. Il m'arrive de temps en temps, quand ils sont cocasses, qu'ils mettent en scène des gens que je connais, et qu'ils me font rire de les partager. Celui que j'ai fait la nuit dernière met en scène des gens que je connais, et plutôt cocasse, mais au final ne me fais pas du tout rire. Il m'obsède depuis qu'il m’a réveillé vers 4 heures. Pour essayer de me débarrasser de cette angoisse, de ce drôle de sentiment qui me colle à la peau et dont je n'arrive pas à me défaire, même en m'occupant les mains et l'esprit, je vais vous le raconter.
Tout commence, enfin du plus loin que j'arrive à me souvenir du rêve dans un kiosque à journaux tenu par un de mes collègues de travail. Je m'y suis arrêté pour acheter un magazine, et mon collègue me demande si je peux surveiller le kiosque pendant qu'il va faire une course. Je suis un type sympathique et donc je dis oui. Je m'installe dans le kiosque, qui ressemble à un aquarium, il est entièrement vitré, il y a peu de journaux, et pendant que je lis mon magazine en attendant le retour du collègue, personne ne s'arrête pour acheter quoi que ce soit. La nuit tombe et je suis toujours seul dans l'aquarium, je lis toujours. Je finis pas m'inquiéter de l'absence de mon collègue, et sors pour le chercher. Justement, je l'aperçois au coin de la rue. Je lui cours après pour lui dire que j'ai laissé son kiosque sans pouvoir le fermer. Il rentre dans un immeuble, je rentre à sa suite, mais je ne le vois plus, je monte un escalier à grand-peine et me retrouve devant la porte de la maison de mes parents.
Je rentre, il y a du monde autour d'une grande table. Ma mère me voit et me dit qu'elle est heureuse de me voir, tout le monde attendait que j'arrive pour pouvoir commencer. Elle m'installe avec les autres convives. Ils parlent fort, ils boivent, ils mangent, ils rient. C'est l'anniversaire de mon père. Il a 60 ans. Je suis content et je bois avec les autres. Puis je me retrouve seul avec mon père. Il est assis à côté de moi, il a passé son bras autour de mes épaules, un geste qu'il n'a fait que très rarement. Il me dit qu'il est content que je sois venu, mais qu'il faut que je parte, je suis attendu. Il me désigne une jeune femme debout en face de nous, une jeune femme qui ressemble énormément à Clotilde Hesme.
Je pars avec la jeune femme qui ressemble furieusement à Clotilde Hesme. Elle me dit que l'on va être en retard pour le concert. C'est un concert juste pour les employés du restaurant, mais elle a réussi à me faire rentrer. Je la remercie, et nous nous retrouvons dans une salle de restaurant vide. Les lumières tamisées n'éclairent que quelques tables et une scène. Une chanteuse de jazz s'installe derrière un micro. La jeune femme qui ressemble bizarrement à Clotilde Hesme et moi nous installons juste devant la scène. Je n'entends pas ce que chante la femme sur la scène, je ne sais même pas de qui il s'agit, mais elle fait pleurer la jeune femme qui ressemble admirablement à Clotilde Hesme. J'essuie la larme qui coule sur sa joue, elle pose sa tête sur mon épaule et nous continuons d'écouter sans l'entendre la chanteuse anonyme. C'est un moment parfait qui est interrompu par un bruit étrange et un tremblement. Nous sortons et nous retrouvons au coeur de Bordeaux, place Gambetta. Dans le ciel deux trainées enflammées illuminent la nuit. Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre ce qu'il se passe. Je hurle en me tournant vers la jeune femme qui ressemble diablement à Clotilde Hesme, mais elle a disparu, je ne vois qu'un champignon atomique s'élever dans le ciel. Je tombe à genou et me recroqueville sur le sol. Je me dis qu'il n'est même pas question de courir, de lutter, la mort va venir me prendre, tout simplement, là sur le bitume, le souffle de l'explosion va m'emporter et je vais enfin savoir s’il y a quelques après. Je reste un moment prostré à attendre ma mort, avant de relever la tête, il y a plus rien autour de moi qu'un blanc éclatant... puis le noir de ma chambre quand je me réveille.

0 commentaires:

Article plus récent Article plus ancien Accueil